Avec son dernier opus « Aduna » considéré comme le chant du cygne, le rossignol dit « bye-bye » à tous. Mais, cinq ans après sa mort, il est toujours présent dans l’industrie musicale sénégalaise. Le « mbalax » a secrété de nouveaux talents et cloné la voix de Ndongo. Les prestations de jeunes chanteurs comme Mbaye Ndiaye « Tilala », Abou Thioubalo, Galass rappellent étrangement l’interprète de la chanson « Pikine ». Aussi, les producteurs n’ont-ils pas raté l’occasion de sortir des singles que l’artiste a composés avant de quitter le monde d’ici-bas.
« Ndongo Lô est vivant, il est avec nous », lance Dj Boub’s du studio Awa Mbaye (du nom d’une animatrice décédée à laquelle une chanson est dédiée) de la Rfm. L’émission « Deugueun Taan » de ce jeudi lui a d’ailleurs été consacrée. Demain, d’autres stations radio rebondiront sur sa vie, son œuvre. Dj Koloss ne se lassait pas de diffuser de larges extraits de séances de causerie de Ndongo Lô où le talent de conteur du chanteur est mis en exergue. Il mettait ses amis dans des rires fous.
Le rappel à Dieu de l’enfant de Pikine déclencha dans la presse des styles divers quant à la manière de rendre hommage au défunt. Le lundi 16 janvier 2005, « Le Populaire » titra : « Ndongo Lô quitte Aduna * » ; le journal « Le Quotidien » plus inspiré que jamais préfère dire : « Ndongo Lô abandonne Aduna ». L’idée véhiculée par ce titre rejoint un des principes enseignés par Serigne Fallou Mbacké. Le marabout de Feu Ndongo Lô Niang enseignait à ses disciples la propension à se détourner des plaisirs terrestres pour se consacrer uniquement à l’adoration de Dieu.
"Sa belle silhouette quitte soudain le monde de la musique. Les salles de spectacle ne rendront plus l’écho de sa voix mélodieuse. Ndongo Lô a rompu d’avec la vie, il s’est déconnecté de son art en signant sa dernière oeuvre musicale », écrivait « L’Actuel » sous la plume consternée de votre serviteur. Le même journal eut ces mots : « Les mélomanes si prompts à s’extasier dès que la voix de Ndongo Lô empruntait le chemin labyrinthique de leurs oreilles, ont perdu toute envie de vivre quand la nouvelle de la mort du chanteur commençait à "ruisseler" dans les rues de Dakar. Que le cours de la vie est étrange ! Comme une mer tranquille dont les eaux roulent allègrement sur des rochers, la vie nous avait habitués à des musiques, disons à des nouvelles, plus douces que celle – là ».
Voilà 5 ans, jour pour jour que Ndongo est parti sur la pointe des pieds quand Dieu décida de hâter ses pas de laine, ses amis à Pikine se souviennent de lui, demain.
* La vie d’ici-bas
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