Ils étaient prêts à payer pour voir Sweetie, fille virtuelle de 10 ans créée par l'ONG Terre des Hommes, se livrer à des actes sexuels face à une webcam.Une fillette philippine virtuelle que l'ONG Terre des Hommes a annoncé lundi 4 novembre avoir créée et que plus de 20.000 "prédateurs" ont contactée, prêts à payer pour voir cette enfant de dix ans se livrer à des actes sexuels par webcam, a permis d'identifier plus de mille d'entre eux.
"Nous avons créé une fille virtuelle de 10 ans, une Philippine" sur internet, a déclaré le directeur de la branche néerlandaise de Terre des Hommes, Albert Jaap van Santbrink, au cours d'une conférence de presse à La Haye. Une image virtuelle de l'enfant a même été conçue.Dix semaines durant, le temps de l'enquête, plus de 20.000 "prédateurs" issus de 71 pays différents ont pris contact avec cette "fillette", baptisée "Sweetie", sur des forums publics de discussions : "ils étaient prêts à payer Sweetie pour qu'elle se livre à des actes sexuels devant sa webcam".D'après le rapport de l'ONG, un homme identifié en tant qu'"Older4Young" assurant avoir 35 ans et être le père de deux enfants, originaire d'Atlanta, aux Etats-Unis, propose 10 dollars américains à Sweetie, écrivant : "allume ta webcam, je suis excité".
Une liste de "prédateurs" transmise à Interpol
Parmi ces "prédateurs", plus de 1.000 ont été "facilement" identifiés. L'ONG a pu retrouver leurs adresses, leurs numéros de téléphone et des photos d'eux, et a transmis leur identité aux autorités compétentes, en particulier à Interpol. "Vu que tout cela a lieu sur internet, ils pensent que personne ne les observe, il a donc été facile de collecter des informations à leur sujet", a déclaré Hans Guyt, responsable de l'enquête.L'ONG souhaite sensibiliser l'opinion publique et les autorités au phénomène de la prostitution des enfants sur internet et s'est indignée du nombre réduit de personnes interpellées pour ce qu'elle qualifie de "tourisme du sexe avec enfant par webcam", seules six dans le monde ces dernières années, selon elle.Albert Jaap van Santbrink a soutenu que si Terre des Hommes avait été capable d'identifier plus de 1.000 "prédateurs", les autorités du monde entier devraient être en mesure d'en identifier beaucoup plus. "Avec plus de ressources, nous aurions facilement pu en identifier 10.000", a également affirmé Hans Guyt.
"Prédateurs" issus du monde entier"
Il y avait de tout, des hommes de 30 ans, 35 ans, 45 ans, 50 ans, des pères de famille, un musicien, un architecte, etc.", a expliqué Albert Jaap van Santbrink à l'issue de la conférence de presse.Hans Guyt a ajouté que les "prédateurs" étaient "issus du monde entier, d'Amérique, d'Europe, mais aussi de pays tels que l'Inde, le Japon, la Corée du Sud".Terre des Hommes, qui a fait circuler une pétition au niveau mondial, a expliqué avoir transmis son modus operandi aux autorités de différents pays."Nous avons suivi les procédures utilisées par les forces de police", a soutenu Hans Guyt, expliquant avoir procédé de la sorte pour obtenir des preuves qui pourraient être utilisables : "mais bon, nous ne sommes ni des procureurs, ni des juges, ce sera à eux de décider quoi faire avec les éléments que nous avons transmis".
"Des demandes et des gestes vraiment obscènes"
L'équipe d'enquêteurs de l'ONG était constituée de quatre personnes, dont l'identité a été tenue secrète. "Se mettre dans la peau d'une fillette philippine de dix ans et voir ce que certains hommes veulent de vous a été une expérience choquante pour elles". "Il y avait des demandes et des gestes vraiment obscènes", a-t-il précisé, expliquant que des images vidéos des pédophiles ont été prises pendant les séances de "chat".Hans Guyt a également assuré que les enquêteurs de l'ONG n'avaient jamais proposé quoi que ce soit aux personnes piégées mais avaient attendu que les demandes soient formulées spontanément, sans être provoquées.
De même, ils n'entamaient pas les conversations, ils attendaient d'être contactés.Terre des Hommes a précisé que les conversations étaient systématiquement arrêtées une fois que les "prédateurs" proposaient de payer pour voir des actes sexuels. "Il est évident que nous n'avons montré aucun acte sexuel à ces gens, on s'arrêtait avant", selon Albert Jaap van Santbrink.L'ONG a en outre déclaré, citant des chiffres de l'ONU, que quelque 750.000 pédophiles pouvaient être, simultanément, en ligne sur internet et que, rien qu'aux Philippines, des dizaines de milliers d'enfants étaient victimes de tels "prédateurs" sur internet.
3 Commentaires
Mouna
En Novembre, 2013 (11:10 AM)Surveiller Le Senegal
En Novembre, 2013 (15:31 PM)Whattt??
En Novembre, 2013 (17:35 PM)Participer à la Discussion