L aveu est venu de Carlos Ghosn mardi. Le PDG de l alliance Renault-Nissan a en effet reconnu, dans un entretien à Bloomberg TV que le scandale Volkswagen créait des doutes pour l ensemble des constructeurs.
Le signe le plus manifeste reste encore la dégringolade boursière qu ont connus les poids lourds du secteur. Mardi, Peugeot a perdu 8,76% et Renault 7,1% sur le CAC40. Ils ne sont pas les seuls. Daimler a cédé 7% et BMW 6% à la Bourse de Francfort.
Clairement ce scandale ne montre pas une bonne image du secteur. Le consommateur se demande si l automobile n est pas une industrie qui cache des vérités , résume Gaëtan Toutlemonde, analyste automobile chez Deutsche Bank.
Des français vertueux
Pour tenter de ramener la confiance perdu, tous ces constructeurs ont communiqué pour éviter l amalgame avec Volkswagen. Lundi Daimler, la maison-mère de Mercedes, et BMW ont fait savoir qu ils n étaient pas concerné par l affaire. Renault et PSA ont, eux, affirmé mardi qu ils respectaient l ensemble des normes en vigueur dans les marchés où ils opèrent.
De quoi dissiper les doutes? Difficile de répondre. L ancien patron de Renault, Louis Schweitzer estime en tout cas qu aucun des deux constructeurs français ne tricherait de la sorte car ce n est pas dans leur culture de tromper le consommateur . Je n imagine pas connaissant les ingénieurs de ces entreprises qu ils acceptent de s engager dans une fraude délibérée , affirmait-il mardi sur BFM story.
Il faut dire également, comme le souligne Challenges, que les constructeurs français sont particulièrement vertueux en termes d émission, étant spécialisés dans les petits véhicules. PSA est ainsi le champion en Europe des basses émissions de gaz à effets de serre , écrit ainsi l hebdomadaire sur son site.
Et concernant les autres constructeurs allemands, Berlin a assuré mardi ne pas avoir connaissance d autre cas que Volkswagen.
Des normes européennes plus dures
Il n empêche que les autres groupes européens ont de quoi s inquiéter. Des voix se font désormais entendre pour renforcer les contrôles en Europe, où les procédures sont clairement plus laxistes, même si cela ne veut pas dire pour autant que l on triche , souligne Gaëtan Toutlemonde. Du coup, les normes européennes vont être plus sévères ce qui aurait un coût pour l ensemble de l industrie même si il est actuellement impossible de l évaluer , poursuit l analyste.
Quant à savoir si les autres constructeurs peuvent profiter des mésaventures de Volkswagen, la réponse n est pas évidente. Eventuellement , répond Gaëtan Toutlemonde. Sauf que ce dernier prévient que Volkswagen risque de réagir pour reconquérir ses clients. La question est notamment de savoir s ils vont pratiquer une politique de prix agressive . Et à ce moment-là, au vu de la puissance du groupe, l ensemble de la concurrence aurait du souci à se faire….
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