L'ex-collaborateur d'Emmanuel Macron, Alexandre Benalla, ainsi que quatre autres suspects ont été mis en examen ce dimanche 22 juillet dans le cadre de l'enquête sur les violences commises lors des manifestations du 1er-Mai.
Alexandre Benalla, adjoint au chef de cabinet du président de la République, et Vincent Crase, employé de LREM, ont tous deux été mis en examen pour « violences en réunion » et « immixtion dans l'exercice d'une fonction publique ». M. Benalla est également inculpé de « port public et sans droit d'insignes réglementés », « recel de détournement d'images issues d'un système de vidéo-protection » et « recel de violation du secret professionnel », et M. Crase de « port prohibé d'une arme de catégorie B ».
Trois policiers, des haut gradés de la Direction de l'ordre public et de la circulation (DOPC) de la préfecture de police de Paris, ont également été mis en examen pour « détournement d'images issues d'un système de vidéo-protection » et « violation du secret professionnel ». Il leur est reproché d'avoir transmis à Alexandre Benalla des images de vidéo-surveillance. Tous les cinq ont été placés sous contrôle judiciaire, conformément aux réquisitions du parquet.
Alexandre Benalla et Vincent Crase avaient été filmés en train de frapper des manifestants le 1er mai, alors qu'ils accompagnaient les forces de l'ordre en tant qu'observateurs. La vidéo avait été diffusée sur les réseaux sociaux, mais ce n'est que mercredi 18 juillet que l'identité de le collaborateur d'Emmanuel Macron a été révélée par le quotidien Le Monde. L'histoire s'est rapidement transformée en affaire d'Etat, l'opposition accusant le pouvoir d'avoir tenté d'étouffer l'affaire.
L'Elysée a reconnu avoir eu très rapidement connaissance des agissements d'Alexandre Benalla, mais n'avait pas saisi la justice, se contentant de le mettre à pied pendant 15 jours en mai. Ce n'est que vendredi que son licenciement a été annoncé.
Réunion à l'Elysée
Malgré les révélations en chaîne, notamment sur les avantages accordés à M. Benalla – logement de fonction dans une dépendance de l'Elysée, badge d'accès à l'hémicycle de l'Assemblée nationale –, et la pression exercée par les ténors de l'opposition qui réclament des comptes, le chef de l'Etat reste silencieux. Emmanuel Macron prendra la parole publiquement « quand il le jugera utile », indique son entourage ce dimanche soir après une réunion à l'Elysée rassemblant plusieurs membres du gouvernement.
La même source rapporte que le chef de l'Etat considère les faits reprochés à son ex-collaborateur « inacceptables » et promet qu'il n'y aura « pas d'impunité ». Le président a demandé au secrétaire général de l'Elysée Alexis Kohler de « mener la réorganisation pour éviter qu'un tel dysfonctionnement se reproduise ». Outre le chef de l'Etat, la réunion rassemblait le Premier ministre Edouard Philippe, le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux et le secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement Christophe Castaner.
Cette réunion intervient alors que Gérard Collomb est attendu ce lundi matin devant la commission des Lois de l'Assemblée nationale, qui s'est dotée de prérogatives d'enquête. Il sera ensuite mardi devant la commission d'enquête sénatoriale, qui pourrait aussi entendre mercredi le directeur de cabinet du président de la République Patrick Strzoda.
En attendant, l'affaire monopolise les débats, au point de contraindre le gouvernement à suspendre jusqu'à nouvel ordre l'examen de la révision constitutionnelle voulue par Emmanuel Macron, pour le « reprendre ultérieurement dans des conditions plus sereines », comme le réclamait l'opposition. L'examen de ce texte était bloqué depuis jeudi soir par la multiplication de « rappels au règlement » et de suspensions de séance.
(Avec AFP)
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Anonyme
En Juillet, 2018 (10:43 AM)Participer à la Discussion