Le secrétaire d'État américain Antony Blinken est parti, dimanche, pour le Qatar pour son premier voyage depuis l'arrivée au pouvoir des Taliban.
Le ballet diplomatique se poursuit autour de l'Afghanistan. Le secrétaire d'État américain Antony Blinken est parti, dimanche 5 septembre, pour le Qatar pour son premier voyage depuis que les Taliban ont pris le pouvoir, à la recherche d'un front uni avec les alliés.
Le riche émirat du Golfe est une plaque tournante de la diplomatie sur l'Afghanistan, et ses dirigeants conservent des liens étroits avec les ex-rebelles afghans au pouvoir depuis la mi-août.
À ce titre, les Qataris jouent depuis de longs mois les facilitateurs dans les échanges entre les Américains et les Taliban.
Plus de 55 000 personnes évacuées d'Afghanistan ont en outre transité par le Qatar, qui accueille une base militaire américaine majeure, soit quasiment la moitié du nombre total de personnes évacuées par les Américains après le retour fulgurant des fondamentalistes islamistes à Kaboul.
L'armée américaine a mis en place mi-août dans la capitale afghane un gigantesque pont aérien qui a permis d'évacuer jusqu'à son retrait quelque 123 000 personnes – dont 75 % à 80 % étaient des "Afghans vulnérables", selon Washington.
Pas de rencontre avec les Taliban
Après le Qatar, Anthony Blinken se rendra mercredi sur la base aérienne de Ramstein en Allemagne, qui accueille temporairement des milliers d'Afghans en route pour les États-Unis. Le secrétaire d'État tiendra là-bas une réunion ministérielle virtuelle sur la crise avec les responsables de 20 pays, aux côtés du ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas.
Anthony Blinken a dit qu'au Qatar, il exprimerait "notre profonde reconnaissance pour tout ce qu'ils font en soutien aux efforts d'évacuation", et rencontrerait des Afghans évacués ainsi que des diplomates américains relocalisés à Doha.
Il parlera aussi aux Qataris des difficiles efforts, en collaboration avec la Turquie, en vue de rouvrir l'aéroport de Kaboul, fermé depuis le départ des Américains, une priorité pour faire parvenir l'aide humanitaire nécessaire et évacuer les Afghans qui restent.
Les Taliban ont promis qu'ils continueraient de laisser partir les Afghans le souhaitant. Il s'agit de l'une des questions-clés que les alliés des États-Unis entendent aborder lors des discussions en Allemagne.
Selon des responsables américains, Antony Blinken n'envisage pas de rencontrer les Taliban, qui ont eux aussi fait de Doha une base pour leur diplomatie et d'où ils ont négocié le retrait américain avec la précédente administration américaine de Donald Trump. Mais un tel dialogue ne semble pas totalement exclu à l'avenir.
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