Un nouveau système permettant d'assurer la sécurité des habitants va être mis en place, promet la mairie de la ville où George Floyd a été tué.
ÉTATS-UNIS - Table rase. Le conseil municipal de Minneapolis, ville dans laquelle George Floyd est mort sous le genou d'un policier blanc, a annoncé ce dimanche 7 juin qu'il allait démanteler ses services de police.
Neuf des treize membres ont voté pour que le budget dédié à la police, régulièrement accusée de racisme et violences, soit graduellement redirigé vers d'autres organisations et qu'un nouveau système permettant d'assurer la sécurité des habitants soit mis en place.
La mairie expliqué devant une foule de manifestants qu'elle s'engageait dans les semaines à venir à travailler avec les différentes communautés et se baserait sur diverses études pour opérer ce vaste changement réclamé depuis des années par des militants.
Breaking News: A veto-proof majority of the Minneapolis City Council pledged to dismantle the city’s Police Department, vowing to create a new public safety system https://t.co/mYBqMpwG0g pic.twitter.com/zYHBH59dU0
— The New York Times (@nytimes) June 7, 2020
Quelques jours plus tôt, plusieurs élus avaient déjà promis de voter en faveur de la suppression de la police dans son état actuel.
"Drastiquement repenser notre approche"
Interpellé sur l'inaction des politiques face aux violences policières, Jeremiah Ellison, membre du conseil municipal, avait assuré jeudi: "nous allons démanteler la police de Minneapolis, et quand nous en aurons fini nous ne la reconstituerons pas, nous allons drastiquement repenser notre approche de la sécurité publique".
We are going to dismantle the Minneapolis Police Department.
— Jeremiah Ellison (@jeremiah4north) June 4, 2020
And when we’re done, we’re not simply gonna glue it back together.
We are going to dramatically rethink how we approach public safety and emergency response.
It’s really past due. https://t.co/7WIxUL6W79
Face au ras le bol des violences policières dénoncées dans les rues du pays depuis la mort de George Floyd à Minneapolis le 25 mai, plusieurs élus démocrates veulent aussi s'attaquer à ce qu'ils estiment être le fruit d'un racisme qui gangrène l'histoire des États-Unis depuis l'esclavage.
Lundi, ils présenteront devant les deux chambres du Congrès -l'une contrôlée par les démocrates, l'autre par les républicains- une loi pour réformer la police sur l'ensemble du territoire. Ce "Justice and Policing Act" entend entre autres créer un registre national pour les policiers commettant des bavures, rendre plus faciles les poursuites judiciaires contre les agents, repenser leur recrutement et formation.
Le policier responsable devant la justice
De nombreux manifestants et certains élus, comme la New-Yorkaise progressiste Alexandria Ocasio-Cortez, vont plus loin et défendent une réduction du budget de la police. Une option dont Donald Trump ne veut pas entendre parler. Le président a notamment accusé son adversaire Joe Biden et les démocrates de vouloir "couper les vivres de la police" alors que lui plaide pour "des forces de l'ordre efficaces et bien payées".
Parallèlement, le policier responsable de la mort de George Floyd doit comparaître devant la justice pour la première fois ce lundi 8 juin. Derek Chauvin, qui a dans un premier temps été inculpé d'homicide involontaire avant que l'accusation ne soit requalifiée le 4 juin en meurtre, est passible de quarante ans de prison.
Les trois policiers qui l'accompagnaient, qui n'avaient pas été poursuivis dans l'immédiat, ont finalement été inculpés pour complicité, et placés en détention.
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