Attention aux consultants en immigration peu scrupuleux. L’année dernière, rien qu’au Canada, plus de 6 000 d’entre eux auraient conseillé illégalement des candidats à l’immigration. En comparaison, seulement 1 480 sont accrédités par la Société canadienne de consultants en immigration (SCCI) et peuvent légalement exercer le métier.
«Selon la loi, seuls les membres de la SCCI, les avocats du Barreau ou les membres de la Chambre des notaires du Québec sont autorisés à représenter les immigrants auprès du gouvernement et à leur facturer des honoraires», indique Patrice Brunet, membre du comité d’administration de la SCCI.
Cet organisme qui réglemente et accrédite les consultants en immigration dévoilait cette semaine une campagne de sensibilisation ironique intitulée «Un seul pschhh et devenez Canadien!»
Ce que dénonce la SCCI, ce sont les petites annonces comme celle que Métro a trouvée dans un quotidien marocain. Un consultant montréalais en immigration établi chemin de la Côte-des-Neiges y promet ceci : «Immigrer plus vite en nous contactant directement.»
728 révocations depuis 2006
«C’est absolument faux, ça n’accélère pas le traitement du dossier d’immigration de passer par un consultant. Ce n’est souvent même pas nécessaire d’y avoir recours pour immigrer, même si ça en rassure certains», rétorque une ancienne conseillère du ministère de l’Immigration du Québec qui préfère garder l’anonymat.
En plus, le consultant en question fait partie des 728 membres révoqués par la SCCI depuis 2006. Légalement, il ne devrait plus pouvoir exercer. Mais au Canada, contrairement au Royaume-Uni, les consultants «fantômes» ne sont pas poursuivis pénalement. Ils continuent donc de demander parfois jusqu’à plusieurs milliers de dollars pour des services qu’ils n’ont pas le droit d’offrir.
Alors, comment être sûr de son consultant? «Il faut aller sur le site internet de la SCCI; nous y avons une liste des membres en règle», répond M. Brunet.
Mais cela n’est pas une garantie absolue, comme l’a révélé en 2007 une enquête du Toronto Star. À des journalistes undercover qui sollicitaient leurs conseils pour immigrer au Canada, plusieurs consultants ont suggéré de faire une demande de réfugié sans vérifier si les requérants étaient effectivement en danger. Or, parmi les consultants piégés, se trouvaient des membres de la SCCI.
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