Ce mardi, deux explosions successives dans le port de la capitale libanaise ont causé des dégâts considérables, et le bilan humain est déjà terrible.
LIBAN - L’horreur et la désolation. Ce mardi 4 août, la capitale du Liban Beyrouth a été le théâtre d’un drame d’une violence rare et qui fait craindre un bilan humain extrêmement lourd.
Dans l’après-midi, des explosions consécutives ont fait naître un panache de fumée terrifiant, et provoqué une onde de choc ressentie jusqu’à Chypre, à 200 kilomètres de là. Le HuffPost vous résume ce que l’on sait de cette catastrophe à la date de ce mardi soir.
- Deux explosions successives
Les images que vous pouvez retrouver en tête d’article le montrent bien: il y a eu deux explosions ce mardi dans la capitale libanaise. Dans le quartier du port -où un bateau brûlait encore plusieurs heures après la catastrophe, faisant craindre que le carburant n’explose à son tour- un gigantesque champignon de poussière et de débris s’est formé, avant qu’un immense panache orange ne lui succède.
Une majeure partie de la ville a été touchée par les effets de ces deux explosions, les vitres volant en éclat et les habitants se retrouvant projetés au sol par la force du souffle. Les déflagrations ont même fait trembler les immeubles dans pratiquement toute la capitale, à plusieurs kilomètres à la ronde.
- Des dizaines de morts et des milliers de blessés
Au moins 100 morts et des milliers de blessés. Voilà le dernier bilan provisoire livré ce mercredi matin par la Croix rouge locale. Les hôpitaux de la capitale, déjà confrontés à la pandémie de Covid-19, sont saturés.
Les autorités avaient d’ailleurs rapidement interdit l’accès au secteur du port à toute personne étrangère aux forces de sécurité et de secours, alors qu’un ballet incessant d’ambulance se faisait entendre dans les rues de Beyrouth ce mardi, de longues heures après les explosions.
Aux abord du port, un soldat a confié à nos confrères de l’AFP que de nombreux cadavres jonchaient la zone, et les images des rues ensanglantées font craindre que le bilan ne s’alourdisse de manière considérable au cours des prochaines heures et jours, à mesure que les gravats seront déblayés.
- Des hôpitaux saturés
En effet, les conditions sanitaires dans un pays déjà éprouvé par le covid-19 n’aident pas à la prise en charge des blessés. Ce mardi, quelques heures seulement après la catastrophe et alors que des centaines de blessés, certains gravement, se déplaçaient dans les rues pour tenter d’être pris en charge dans les hôpitaux, nombre de ceux-ci ont fait savoir qu’ils étaient saturés.
À l’Hôtel Dieu, l’un des hôpitaux du centre de la ville, plus de 500 blessés avaient par exemple été admis dès l’après-midi, dont des dizaines nécessitant des opérations chirurgicales lourdes, ce qui a contraint le personnel soignant à refuser des blessés.
D’autres établissements comme l’hôpital Saint-Georges ont subi des dégâts très lourds durant la double explosion. Résultat: dans la soirée, privé d’électricité, l’hôpital a dû évacuer ses très nombreux patients vers d’autres structures.
- La piste du nitrate d’ammonium
Si personne n’a pris le risque de s’avancer trop vite parmi les officiels libanais quant à l’origine de l’explosion, une piste s’est renforcée heure après heure pour expliquer ce qu’il s’est passé ce mardi.
Comme l’ont expliqué plusieurs responsables, les regards se sont rapidement tourné vers un entrepôt du port où étaient stockées des matières toxiques dangereuses et surtout explosives.
Le Premier ministre Hassane Diab a d’ailleurs confirmé cette piste à la télévision, évoquant un “entrepôt dangereux qui était là depuis 2014”, précisant que les responsables du drame devraient “rendre des comptes”. Selon le Premier ministre libanais, environ 2.750 tonnes de nitrate d’ammonium étaient stockées dans le lieu qui a explosé.
Le nitrate d’ammonium est un sel blanc et inodore utilisé comme base de nombreux engrais azotés sous forme de granulés, et a causé plusieurs accidents industriels dont l’explosion de l’usine AZF à Toulouse en 2001.
Reste à savoir ce qui a mis le feu à ces matières explosives, s’il est confirmé que ce sont bien elles qui ont provoqué la catastrophe du jour.
- Une journée de deuil national
Les terribles images de ce mardi ont forcément mis en émoi tout un pays, et plus largement la communauté internationale. Dans les rues saccagées de Beyrouth, le gouverneur de la ville a fondu en larmes alors que le Premier ministre promettait de son côté que les fautifs rendraient des comptes.
Une journée de deuil national a par ailleurs été annoncée pour ce mercredi 5 août, alors que le Conseil supérieur de Défense était réuni pour une discussion d’urgence. Dans une allocution télévisée, Hassane Diab a même lancé un appel au soutien international face à cette épreuve. “Je lance un appel urgent à tous les pays amis et les pays frères qui aiment le Liban à se tenir à ses côtés et à nous aider à panser nos plaies profondes”, a-t-il déclaré.
En France, le président Emmanuel Macron et le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian ont témoigné le Liban de leur soutien, assurant que la France se tiendrait au côté de son allié et ami. “Des secours et moyens français sont en cours d’acheminement sur place”, a ajouté le président de la République.
J’exprime ma solidarité fraternelle avec les Libanais après l’explosion qui a fait tant de victimes et de dégâts ce soir à Beyrouth. La France se tient aux côtés du Liban. Toujours. Des secours et moyens français sont en cours d’acheminement sur place.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) August 4, 2020
Alors que Beyrouth vient d’être durement touchée par des explosions, la France présente ses condoléances aux familles des victimes et souhaite un prompt rétablissement aux nombreux blessés.
— Jean-Yves Le Drian (@JY_LeDrian) August 4, 2020
Alors que Beyrouth vient d’être durement touchée par des explosions, la France présente ses condoléances aux familles des victimes et souhaite un prompt rétablissement aux nombreux blessés.
— Jean-Yves Le Drian (@JY_LeDrian) August 4, 2020
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