Près de 3.900 morts et peut-être jusqu'à 10.000: le bilan du cyclone qui a frappé la Birmanie samedi restait incertain, étant donné l'état des communications et des routes dans le pays. Des centaines de milliers d'habitants sont en outre sinistrés.
Selon des diplomates étrangers ayant requis l'anonymat, le ministre birman des Affaires étrangères Nyan Win a reconnu lundi lors d'une réunion à huis clos à Rangoon avec ces sources et des représentants des agences humanitaires onusiennes et internationales que le cyclone Nargis pourrait avoir tué jusqu'à 10.000 personnes.
La radio d'Etat avait estimé un peu plus tôt le bilan à au moins 3.939 morts, après avoir annoncé dans un premier temps 351 décès. Les diplomates cités plus haut ont ajouté que selon les Affaires étrangères 59 personnes avaient péri dans l'ancienne capitale birmane, Rangoon, la plus grande ville du pays. La radio d'Etat émettant depuis la nouvelle capitale, Naypyitaw, a fait état de 2.879 habitants portés disparus dans la seule ville de Bogalay, située dans le delta de l'Irrawaddy où la tempête a causé le plus de dégâts.
Lors de la réunion de lundi, les autorités birmanes ont demandé une aide humanitaire internationale, pour fournir notamment des bâches, des tentes, des médicaments, des comprimés de purification de l'eau, des couvertures et des moustiquaires, toujours d'après les diplomates étrangers.
Richard Horsey, porte-parole du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies, basé en Thaïlande, a déclaré que des centaines de milliers de Birmans se retrouvaient sans abri ni eau potable.
Rangoon était privée d'électricité, à part là où des générateurs à gaz étaient disponibles. De nombreuses routes restaient ensevelies sous les débris.
La situation dans les campagnes restait difficile à évaluer étant donné l'état des communications et des routes. "Nous ne savons pas si nous avons affaire à une très grave situation. L'étendue totale de l'impact et des besoins devront faire l'objet d'une évaluation extensive sur le terrain", a-t-il expliqué. "Ce qui est clair pour le moment est qu'il y a des centaines de milliers de personnes qui ont désespérément besoin d'un abri et d'eau potable. Le système onusien prépare le nécessaire pour fournir ce qu'il faut." AP
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