Le président de l'Assemblée brésilienne est revenu mardi matin sur sa décision, prise la veille, de suspendre le processus de destitution de la présidente Dilma Rousseff, un nouveau rebondissement dans cette crise politique. Waldir Maranhao, président par intérim du Congrès des députés, a expliqué dans un communiqué "revenir sur sa décision" d'annuler le vote du 17 avril des députés qui avait approuvé le lancement de la procédure de destitution.
Un rebondissement après la folle journée de lundi Le président du Sénat brésilien Renan Calheiros avait ordonné lundi la poursuite du processus de destitution de la présidente Dilma Rousseff, ignorant la décision "intempestive" de suspension prise dans la matinée par le président par intérim du Congrès des députés.
Ce président par intérim, Waldir Maranhao, avait provoqué dans la matinée un retentissant coup de théâtre en annulant le vote de l'assemblée plénière des députés qui avait approuvé le 17 avril la procédure de destitution de Mme Rousseff et son renvoi au Sénat. "Une plaisanterie avec la démocratie" "La décision de M. Maranhao est absolument intempestive", avait déclaré le président du Sénat.
M. Calheiros a souligné qu'"aucune décision autocratique ne pouvait s'imposer à une décision collégiale", se référant au vote de l'Assemblée plénière des députés qui avait approuvé le 17 avril la procédure de destitution de Mme Rousseff à une écrasante majorité de 367 voix sur 513. "Accepter une telle plaisanterie avec la démocratie me compromettrait personnellement dans le retard du processus. Il n'appartient pas au président du Sénat de dire s'il est juste ou injuste, mais à l'assemblée plénière du Sénat", a-t-il souligné.
M. Calheiros a ainsi ordonné la lecture du rapport de la commission spéciale d'impeachment du Sénat inscrite à l'ordre du jour, provoquant des réactions indignées des sénateurs de gauche qui réclamaient la suspension de la procédure. Après avoir tenté en vain de ramener le calme dans la haute assemblée, M. Calheiros a ordonné une suspension de séance de deux minutes "pour permettre à vos excellences de crier en paix".
Destitution pour maquillage de comptes Sauf intervention du Tribunal suprême fédéral entretemps, la procédure va donc suivre son cours comme prévu. Les sénateurs sont appelés à voter à partir de mercredi l'ouverture formelle d'un procès en destitution de Mme Rousseff pour maquillage des comptes publics, lors d'un vote à la majorité simple. Cette décision entraînerait la mise à l'écart automatique de Mme Rousseff du pouvoir pendant un maximum de 180 jours, en attendant le jugement final des sénateurs.
Son vice-président Michel Temer, ancien allié devenu rival, la remplacerait immédiatement par intérim et formerait un nouveau gouvernement. L'issue du vote ne fait pratiquement aucun doute : une cinquantaine de sénateurs sur 81 ont déjà annoncé leur intention de voter en faveur de l'ouverture du procès en destitution de la présidente de gauche qui dénonce un "coup d'Etat parlementaire sans base légale".
1 Commentaires
Anonyme
En Mai, 2016 (08:22 AM)le président par intérim a été coopté par ses pairs députés à lui seul il ne peut prendre une décision d'annuler un vote. C'est juste un effet d'annonce mais le vote n'a nullement été annulé
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