Alors que l'épidémie est en passe d'être sous contrôle en Chine, c'était la fête traditionnelle des morts ce week-end. Les autorités en ont profité pour organiser un hommage national aux victimes du Covid-19. Reportage à Wuhan, d’où est parti le virus en décembre 2019.
L’alarme a résonné trois minutes. Trois longues minutes pour se souvenir des morts du Covid-19 dans toute la Chine, 3 300 victimes officiellement, mais sans doute beaucoup plus.
Devant l’hôpital central de Wuhan, une quinzaine de bouquets d’orchidées ont été déposés. Certains sont accompagnés d’une carte, remerciant le sacrifice des médecins et célébrant la mémoire de Li Wenliang, ce médecin de 34 ans, qui avait tenté de donner l’alerte fin décembre, avant d’être arrêté par la police. Il est mort début février du Covid-19, provoquant un élan d’émotion et de colère contre les autorités.
« Je ne voulais pas qu’ils partent sans personne pour leur rendre hommage »
Zhang Xiao Ai, 33 ans, est venu se recueillir devant l’hôpital. « L’hôpital central de Wuhan, c’est celui qui a vu le plus de personnel médical sacrifié, c’est aussi là que travaillait Li Wenliang ; c’est pour ça que je suis venue exprès pour voir, explique-t-il. Aujourd’hui, beaucoup d’habitants de Wuhan ne peuvent toujours pas sortir de chez eux. Donc je ne voulais pas qu’ils partent sans personne pour leur rendre hommage. »
Mais ce jour du souvenir est étroitement contrôlé par les autorités chinoises : à proximité des cimetières, où seuls les proches de victimes ont droit de se rendre en ce moment, on fait la chasse aux journalistes. Le soir, quand nous retournons à l’hôpital central, les bouquets ont déjà disparu.
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