LAHTI, Finlande (Reuters) - Jacques Chirac a déclaré être sur la même ligne que Nicolas Sarkozy, qui avait reproché au président du gouvernement espagnol d'avoir procédé à des régularisations massives d'immigrés sans se concerter avec ses partenaires européens.
"J'ai eu l'occasion d'intervenir dans le même esprit et dans le même sens que ce que, à juste titre, avait dit le ministre de l'Intérieur à M. (José Luis Rodriguez) Zapatero", a déclaré Jacques Chirac lors d'une conférence de presse en marge du sommet européen de Lahti, en Finlande.
"Nous n'avons pas de jugement à porter sur les politiques de régularisation qui peuvent être mises en oeuvre dans tel ou tel pays de l'Union européenne (...) En revanche, tous les pays qui sont dans Schengen sont en quelque sorte solidaires des conséquences", a expliqué le président français.
"M. Sarkozy a eu parfaitement raison de le souligner, je le fais à mon tour aujourd'hui (...) : 500.000 personnes qui sont régularisées, avec les familles que cela comporte, ce n'est pas sans conséquence sur l'ensemble des membres de Schengen", a-t-il dit.
Jacques Chirac a précisé que cette prise de position n'avait provoqué aucune réaction particulière de la part de Jose Luis Rodriguez Zapatero, "qui comprend parfaitement la situation".
Nicolas Sarkozy avait reproché le mois dernier au président du gouvernement espagnol d'avoir alimenté l'afflux record d'immigrants africains aux Canaries en régularisant 600.000 sans-papiers en 2005, créant selon lui un appel d'air.
Jose Luis Rodriguez Zapatero lui avait répondu en affirmant devant le parlement espagnol qu'il n'avait pas de "leçons" à recevoir de la France en matière d'immigration après les violences de l'automne 2005 dans les banlieues françaises.
Lors d'une réunion des ministres de l'Intérieur de l'UE le 29 septembre à Madrid, Nicolas Sarkozy avait prôné un "pacte européen" comportant certaines mesures jugées radicales par certains partenaires. Il proposait notamment de "fusionner les politiques d'asile nationales en une seule politique européenne" et d'interdire "toute mesure de régularisation massive".
A Lahti, Jacques Chirac s'est prononcé pour une politique européenne de l'immigration capable de traiter les questions liées au droit d'asile, à la surveillance des frontières et aux régularisations.
"Je comprends parfaitement que chacun fasse une politique d'immigration qui soit la sienne, mais à partir du moment où nous sommes tous dans le système Schengen, on doit être au minimum associé aux décisions prises dans ce domaine", a-t-il dit.
Signée en 1985, la convention de Schengen prévoit la suppression des contrôles d'identité aux frontières entre les pays signataires.
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