PARIS (AFP) - Le général Philippe Rondot, ancien expert du renseignement français, affirme ne pas avoir reçu l'ordre de "cibler Nicolas Sarkozy", dans une lettre adressée aux magistrats chargés de l'enquête dans l'affaire Clearstream, publiée quasi intégralement par l'Est Républicain dans son édition de jeudi.
"Jamais personne ne m'a demandé de cibler M. Nicolas Sarkozy ou d'autres, ni de nommer ou de laisser se faire un montage visant des personnalités", écrit l'ancien conseiller du ministre de la Défense pour le renseignement et les opérations spéciales, de 1997 à 2005.
Selon l'Est Républicain, le général Rondot est convoqué jeudi matin par les enquêteurs de la Direction nationale des infractions financières (DNIF). Sa lettre, en forme de mise au point, a été écrite après son refus de répondre aux questions des juges d'instructions Jean-Marie d'Huy et Henri Pons, chargés d'instruire le dossier Clearstream.
Dans ce document, l'ancien "super espion" du Ministère de la Défense, rappelle que "tout soupçon de manoeuvre à l'égard de Nicolas Sarkozy, qui avait fait des déclarations publiques à ce sujet, était manifestement infondé".
"Je suis aujourd'hui sûr", affirme-t-il, "que le patronyme de M. Nicolas Sarkozy ne figurait pas sur les documents reçus" contrairement à sa déposition du 28 mars.
Par ailleurs, concernant les relations d'Imad Lahoud, ancien salarié d'EADS et informaticien soupçonné d'avoir falsifié les listings Clearstream, le général Rondot souligne que ce dernier lui a "affirmé être très proche de collaborateurs directs de M. Sarkozy".
"Il m'a confié aussi qu'il avait même rencontré ce dernier en juin 2004, ce qui doit ressortir d'un de mes +verbatim+ de l'époque", ajoute-t-il.
Imad Lahoud, 38 ans, est soupçonné d'être le falsificateur des listings de comptes adressés au juge Renaud van Ruymbeke en 2004, qui ont provoqué l'ouverture d'une information judiciaire pour "dénonciation calomnieuse".
Les documents falsifiés ont été envoyés à M. van Ruymbeke entre mai et octobre 2004 par Jean-Louis Gergorin, ancien vice-président d'EADS, dans des courriers laissant entendre que des personnalités industrielles et politiques, dont Nicolas Sarkozy, avaient touché de l'argent dans l'affaire des frégates de Taïwan instruite par ce magistrat.
M. Lahoud, qui a été mis en examen le 9 juin par les juges Jean-Marie d'Huy et Henri Pons pour "dénonciation calomnieuse" et "faux et usage de faux", avait nié toute implication dans ce dossier.
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Allons Y Molo
En Octobre, 2010 (18:37 PM)Participer à la Discussion