L'ancienne chef de l'État, âgée de 65 ans, est impliquée dans un vaste scandale de corruption qui avait mené à sa destitution le 10 mars dernier. Elle est notamment accusée d'avoir abusé de ses pouvoirs pour recevoir des pots-de-vin des entreprises nationales.
Park Geun-Hye est officiellement le troisième ancien chef de l'État à être arrêté dans une affaire de corruption en Corée du Sud. L'ancienne présidente de 65 ans a été arrêtée, ce vendredi, dans le cadre du scandale pour corruption ayant mené à sa destitution, a indiqué un porte-parole du tribunal de Séoul chargé de statuer sur cette affaire.
Après une audience marathon, jeudi, le tribunal central de Séoul a émis un mandat d'arrêt contre l'ex-présidente pour corruption et abus de pouvoir, ainsi que pour avoir livré des secrets gouvernementaux. Park Geun-Hye, qui se trouvait dans les bureaux du procureur dans l'attente de la décision du tribunal, a été conduite dans un centre de détention près de Séoul. «Il est justifié et nécessaire d'arrêter (Park Geun-Hye), étant donné que des accusations clés sont étayées et qu'existe le risque de destruction de preuves», a expliqué le tribunal dans un communiqué.
Une confidente sulfureuse
Son arrestation et son placement en détention provisoire constituent une étape de plus dans la disgrâce de celle qui avait pourtant réalisé un score record lors de la présidentielle de 2012. Ce scrutin avait fait d'elle la première femme à accéder à la fonction suprême en Corée du Sud. Sa descente aux enfers a débuté en milieu d'année dernière avec les révélations sur les agissements de son amie de 40 ans et sulfureuse confidente de l'ombre, Choi Soon-Sil, qui n'occupait aucune fonction officielle. Cette dernière est actuellement jugée notamment pour avoir profité de sa proximité avec la présidente afin de soutirer près de 70 millions de dollars à des conglomérats sud-coréens.
Il est aussi reproché à l'ancienne présidente d'avoir accordé des faveurs politiques aux capitaines d'industrie qui s'étaient montrés généreux avec Choi Soon-Sil, parmi lesquels Lee Jae-Yong, l'héritier de Samsung. Ce dernier a également été placé en détention provisoire et inculpé. L'ex-présidente est en outre accusée d'avoir laissé sa confidente, qui n'a pas été plus loin que le lycée et n'avait aucune habilitation en matière de sécurité, mettre son nez dans certaines affaires d'État, y compris les nominations au sommet. Park Geun-Hye rejette toutes les accusations et accuse son amie d'avoir abusé de sa confiance.
Des centaines de supporters
Les révélations s'accumulant, l'Assemblée nationale a décidé, début décembre, de destituer la présidente afin de lever son immunité, qui empêchait la justice d'enquêter sur elle. Cette destitution a été validée le 10 mars par la Cour constitutionnelle, ce qui a permis son audition marathon, la semaine dernière pendant 21 heures, par des magistrats du parquet qui ont finalement requis son arrestation.
Lors de son trajet jusqu'au tribunal, retransmis en direct par les télévisions sud-coréennes, le véhicule de l'ex-présidente avait été salué par des centaines de ses partisans agitant des drapeaux. Certains d'entre eux ont franchi les cordons de police pour tenter d'empêcher le cortège de quatre voitures de rejoindre le tribunal.
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Anonyme
En Mars, 2017 (16:02 PM)Participer à la Discussion