Le Premier ministre, Jean Castex, n’a pas exclu lundi d’ordonner des reconfinements localisés en France pour endiguer la deuxième vague épidémique due au nouveau coronavirus alors que, selon lui, la crise sanitaire va durer plusieurs mois encore.
“Le reconfinement général doit être par tous moyens évité”, a-t-il dit sur France Info, évoquant les conséquences “absolument dramatiques” d’une mesure aussi drastique.
En revanche, interrogé sur de possibles reconfinements locaux, le chef du gouvernement a répondu: “Rien ne doit être exclu quand on voit la situation dans nos hôpitaux.”
Face à la résurgence épidémique, une dizaine de métropoles sont passées depuis la fin du mois de septembre en zone d’alerte maximale - Toulouse et Montpellier sont les dernières en date à avoir rejoint cette catégorie pour une durée minimale de quinze jours -, avec fermeture des bars et imposition d’un protocole sanitaire dans les restaurants à la clef.
Pour l’heure, ces mesures n’ont pas eu d’effet apparent sur les indicateurs de l’épidémie. Sur la semaine passée, la France a enregistré quelque 115.000 cas confirmés de contamination au coronavirus, dont près de 27.000 pour le seul bilan quotidien de samedi, record absolu depuis le début de l’épidémie en mars dernier.
“Aujourd’hui, effectivement, nous sommes dans une situation très difficile (...) La réalité de la deuxième vague est là et donc j’appelle de façon extrêmement claire à ce que nous nous mobilisons toutes et tous pour pouvoir faire face à cette deuxième vague”, a dit le Premier ministre, ajoutant qu’il ne pouvait “plus y avoir de relâchement” contrairement à ce qui été observé dans le courant de l’été.
“NOUS VERRONS S’IL Y A LIEU D’ALLER PLUS LOIN”
Un nouveau conseil de défense et de sécurité nationale se tiendra dans la semaine. “Nous verrons quels sont en ce début de semaine les données épidémiologiques pour voir s’il y a lieu d’aller plus loin”, a indiqué le chef du gouvernement, alors que plusieurs médias, dont France Info et le JDD, ont rapporté qu’Emmanuel Macron envisageait une possible intervention en milieu de semaine à la télévision.
“Si dans cette période de quinze jours, nous voyons que les indicateurs sanitaires se dégradent beaucoup, que les lits de réanimation se remplissent plus encore que prévu, nous pourrons prendre des mesures supplémentaires.”
Présenté à son arrivée à Matignon comme le Premier ministre des “territoires”, Jean Castex a insisté sur le dialogue avec les élus locaux, mettant en exergue le travail accompli par exemple avec les maires socialistes de Paris et de Lille, Anne Hidalgo et Martine Aubry, en regard des relations plus compliquées avec les élus marseillais.
Ce dialogue se poursuivra. Mais, a-t-il prévenu, “dès lors que je jugerai que l’intérêt général et la sécurité de nos concitoyens sont en cause, je prendrai mes responsabilités.”
Sur un plan plus strictement politique, Jean Castex, qui vient de passer le cap des 100 jours depuis qu’il a succédé à Edouard Philippe à la tête du gouvernement, a balayé l’importance de son recul dans les sondages d’opinion.
“Convenez que faire un bilan au bout de 100 jours quand on est dans la situation dans laquelle se trouvent notre pays et le monde, c’est quand même un peu osé”, a-t-il dit.
“Quant à ma popularité, moi, ce qui m’intéresse, c’est la santé des Français. Je veux les protéger, que ce soit dans leur santé, leur emploi ou dans leur sécurité.”
Bertrand Boucey et Henri-Pierre André, édité par Blandine Hénault
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