Des rues et des places désertes partout en France mais aussi des files d'attente dans les supermarchés de certaines grandes villes : voilà les deux images que l'on retiendra de ce premier jour de confinement.
À Paris, après 12h (heure locale), mardi 17 mars, et l'heure officielle du début des restrictions de circulation, ils étaient encore nombreux dans les gares de la capitale a tenter coûte que coûte de prendre l'un des rares trains encore disponibles pour fuir en province. Dans les aéroports internationaux de France, mêmes scènes d'exode, mais des touristes, cette fois, qui tentaient malgré ce premier jour de confinement d'attraper un dernier avion pour rejoindre leur pays. Certains ont fait la queue plus de trois heures devant le guichet de la compagnie Air France à Roissy.
Un kilomètre de bouchons
Un peu partout sur le territoire, les routes et autoroutes se sont doucement vidées au fur et à mesure de la journée. En Île-de-France à 18h, mardi, on recensait à peine 1 km de bouchons cumulés contre 300 km en moyenne. Un record absolu. En parallèle, ce sont pas moins de 100 000 policiers et gendarmes qui ont commencé à être déployés sur les axes de circulation principaux et secondaires pour contrôler les déplacements de la population. Seuls les trajets essentiels sont autorisés et doivent être justifiés sous peine d'une amende pouvant atteindre 135 euros.
Autre conséquence moins visible mais logique de ce premier jour de confinement en France : le trafic internet a connu une très forte augmentation, selon les principaux opérateurs. Pour l'instant, aucun chiffre n'est encore disponible mais la Fédération française des télécoms appelle les usagers à la responsabilité numérique, en privilégiant le wifi chez soi, pour éviter des ruptures de réseaux 4G.
Applaudissements
Enfin, ce premier jour de confinement s'est aussi terminé sous un tonnerre d'applaudissements. Depuis mardi matin, un message circulait sur les réseaux sociaux appelant chaque Français à applaudir à 20h, depuis sa fenêtre, le personnel médical français. Une initiative très suivie dans certains quartiers des grandes villes comme Paris.
L'arrivée des ordonnances
Le gouvernement français aura bientôt les mains libres. Sur la table du Conseil des ministres, un texte qui l’autorise à agir par ordonnances pour gérer ce confinement inédit, c’est-à-dire sans passer par le vote du Parlement. La France a-t-elle basculé en quelques jours dans un État d’exception ? Plutôt dans « un état de crise, les institutions fonctionnement normalement », se défend l’entourage du Premier ministre.
La porte-parole du gouvernement l’a assuré hier, le président Emmanuel Macron n’ira pas jusqu’à déclencher l’article 16 de la Constitution qui lui confère les pleins pouvoirs. Le gouvernement prépare déjà les esprits à un confinement long. Tout ce qui était sur la table est donc reporté à plus tard. Quand reverra-t-on les très contestées réforme des retraites et réformes de l’assurance chômage ? Personne ne peut le dire. L’Assemblée nationale est, elle, de fait pratiquement au chômage technique. Elle compte malgré tout garder un œil sur l’exécutif : une mission d’information sur la gestion de la crise sanitaire va être créée.
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