La pandémie de Covid-19 est la pire crise mondiale depuis la Seconde Guerre mondiale, a estimé ce mardi le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, en faisant part de ses craintes de voir davantage de conflits dans le monde.
Interrogé lors d'un échange avec des médias sur ce qui motivait cette qualification de « pire crise mondiale depuis que l'ONU a été fondée » il y a 75 ans, le secrétaire général des Nations unies a répondu que c'était « la combinaison d'une maladie menaçante pour tout le monde et d'un impact économique conduisant à une récession sans précédent dans un passé récent ».
« La combinaison de ces deux facteurs et le risque de voir une instabilité accrue, des violences accrues, des conflits accrus » font de cette crise « le plus grand défi pour nous depuis la deuxième guerre mondiale », a-t-il dit. C'est aussi la crise « qui demande la réponse la plus forte et la plus efficace », qui ne peut passer que « par la solidarité et le rassemblement de tous en abandonnant les jeux politiques et en comprenant que l'humanité est en jeu », a ajouté Antonio Guterres.
Le risque d'un effet boomerang à partir des pays pauvres
Selon lui, la communauté internationale est encore loin du compte quant à cette solidarité, parce que les mobilisations sont surtout le fait jusqu'à présent des pays développés pour soutenir leurs économies. « Nous sommes loin d'avoir un dispositif mondial pour aider les pays en développement à éliminer la maladie tout en gérant les conséquences dramatiques dans les populations, en termes de pertes d'emplois, de disparition des petites entreprises et de fin du commerce informel ».
L'ONU a créé ce mardi 31 mars un nouveau fonds à destination des pays en développement après avoir la semaine dernière fait un appel aux dons pour les pays pauvres et en conflit. Au-delà des aides traditionnelles des pays riches vers les pauvres, « nous avons à trouver des instruments financiers innovants » qui permettront « de créer des mécanismes pour que les pays en développement puissent répondre à la crise », a précisé Antonio Guterres. A défaut, la pandémie pourrait revenir en « boomerang » dans les pays riches à partir des pays pauvres, notamment via l'Afrique, a-t-il estimé, en réaffirmant que la maladie pourrait provoquer des « millions » de morts.
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