AUTOMOBILE - Le ministre de l’Economie a posé ses conditions pour valider la garantie d’un prêt bancaire d’environ 5 milliards d’euros au constructeur
Que va devenir Renault ? La question est plus que jamais d’actualité alors que le ministre de l’Economie a déclaré dans un entretien au Figaro publié jeudi soir que l’entreprise « joue sa survie ».
Un plan de soutien annoncé la semaine prochaine
Pour obtenir l’aide de l’Etat, les constructeurs automobiles doivent s’engager « dans trois directions : le véhicule électrique, le respect de leurs sous-traitants et la localisation en France de leurs activités technologiquement les plus avancées », a détaillé le ministre. Le plan de soutien à l’industrie automobile sera annoncé la semaine prochaine par le président de la République. L’État français, premier actionnaire de Renault avec 15 % du capital, a accepté de voler à son secours en garantissant un prêt bancaire d’environ 5 milliards d’euros, qui a été approuvé par l’Union européenne. Mais il faut encore qu’il soit validé par Bruno Le Maire et un décret publié au Journal Officiel.
Avec la crise sanitaire liée au coronavirus, Renault se retrouve dans une très mauvaise passe, ayant vu ses usines et son réseau commercial paralysés. A cela, il faut ajouter une demande qui n’est plus au rendez-vous. Le marché des véhicules neufs a ainsi chuté de 76,3 % en avril en Europe. Surtout, le groupe au losange était déjà fragilisé avant cet épisode, ayant subi en 2019 sa première perte nette en dix ans.
Les économies nécessaires s’élèvent à 2 milliards d’euros
Le groupe doit présenter vendredi 29 mai son nouveau plan stratégique, et a déjà chiffré les économies nécessaires à 2 milliards d’euros. Ce plan pourrait comprendre la fermeture de trois usines de taille moyenne en France, ainsi qu’une reconversion de l’installation industrielle emblématique de Flins (Yvelines), selon le Canard Enchaîné. Si le constructeur n’a pas commenté ces informations, elles ont suscité une levée de boucliers, le Premier ministre Édouard Philippe prévenant mercredi que le gouvernement serait « intransigeant » sur la préservation des sites.
Inaugurée en 1952, l’usine de Flins-sur-Seine compte 2.600 salariés. L’inquiétude concerne aussi trois autres sites de Renault. L’usine de Choisy-le-Roi (Val-de-Marne) emploie 263 personnes dans la réparation de moteurs et boîtes de vitesses utilisés comme pièces de réemploi. Celle de Dieppe (Seine-Maritime) compte 386 salariés et assemble le modèle sportif Alpine A110. Enfin, la fonderie de Bretagne à Caudan (Morbihan), produit des pièces en fonte pour moteurs, châssis et boîtes de vitesses, avec 385 salariés.
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