L’ex-chef de la junte militaire et président de la Guinée, Moussa Dadis Camara ne veut pas prendre officiellement partie entre les deux candidats en lice pour le second tour de la présidentielle dans son pays. Il l’a réitéré ce vendredi dans un entretien exclusif à la Voix de l’Amérique (VOA), repris par la RFM.
« Les Guinéens n’aimeront pas, et la communauté internationale également, si j’affiche une position pour dire que c’est tel leader… à ce moment, j’aurais (…) complètement violé les principes de la démocratie et de la communauté internationale », a soutenu le capitaine Dadis Camara, qui vit au Burkina Faso voisin après la tentative d’assassinat dont il a fait l’objet dans son pays.
Interrogé sur les raisons de son absence aux obsèques en Guinée de son fils mort récemment au Canada dans des circonstances qui prêtent au doute, Dadis Camara a répondu que « la raison fondamentale était d’éviter aussi d’autres problèmes qui pouvaient entraver le processus de démocratisation ». « Ce n’est pas par plaisir que je suis resté », a-t-il ajouté.
M. Camara dit être, par ailleurs, en bonne santé. « Je ne plains pas », a déclaré l’ancien chef de l’Etat guinéen victime d’une tentative d’assassinat dans laquelle il a avait été grièvement blessé à Conakry, et qui avait nécessité son évacuation médicale au Maroc.
Parlant des massacres du 28 septembre 2009 à Conakry, pour lesquels il est accusé, l’ex-chef de la junte a balbutié : « Le simple fait que, aussi, j’ai accepté… la communauté internationale pour voir très clairement tout ce qui s’est passé… et c’est là où ceux qui ont voulu attenté à ma vie n’étaient pas à l’aise ». Il répète avoir librement choisi de s’installer à Ouagadougou et de passer la main au général Sékouba Konaté, ajoutant qu’il ne voudrait pas « vraiment que le processus de démocratisation soit entravé, et donc j’ai accepté par conviction, par amour par rapport à la nation ».
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