Joseph Ki-Zerbo, le grand historien, penseur et homme politique burkinabé est mort lundi matin à Ouagadougou, à l’âge de 84 ans.
L’information relayée par l’Afp, à Ouagadougou, a été confirmée par Etienne Traoré, le remplaçant de l’historien défunt au siège de député qu’il occupait depuis 2001. Joseph Ki-Zerbo est mort lundi matin à Ouagadougou. Il était président du Parti pour la démocratie et le progrès en 2000 et s’était retiré en août dernier de son siège de député, pour cause de maladie.
Joseph Ki-Zerbo était né le 21 juin 1922 au village de Toma (province du Nayala, ouest) dans l’ancienne Haute-Volta devenue le Burkina Faso. De sa biographie on retient qu’il fut le premier agrégé d’Histoire de l’Afrique noire ( Sorbonne en 1956). Il est co-fondateur (1950-1956) de l’Association des étudiants de Haute-Volta en France et fréquenta à l’époque les intellectuels d’avant-garde. En 1957, il arrive à Dakar comme enseignant ; il crée le Mouvement de libération nationale (Mln) et se fait connaître dans les pays d’Afrique occidentale. Il occupa les fonctions de directeur général de l’Education, de la Jeunesse et des Sports de Haute-Volta de 1963 à 1967 et fut Secrétaire général du Conseil africain et malgache pour l’Enseignement supérieur (Cames) de 1967 à 1979, avant de s’exiler, pour de s raisons politiques, à Dakar de 1983 à 1992.
Ecrivain et intellectuel engagé, Ki-Zerbo a publié « L’Histoire générale de l’Afrique », ouvrage de référence rédigé en 1972 sous l’égide de l’Unesco, après avoir mené des études sur l’histoire de l’Afrique avec son confrère, l’historien sénégalais Cheikh Anta Diop. Dans ses écrits, Joseph Ki-Zerbo a abordé les questions sociales, culturelles et politiques en Afrique dont on retient « La natte des autres - Pour un développement endogène » (Khartala 1991), « Eduquer ou périr » (Harmattan, 1990) et récemment « A quand l’Afrique » (Les Editions d’en bas, Lausanne 2003).
La haute stature du Professeur Joseph Ki-Zerbo a accompagné plusieurs générations d’étudiants des universités, que ce soit en France (à Orléans puis à Paris) ou en Afrique de l’Ouest, notamment au Sénégal, en Guinée, au Burkina Faso, son pays d’origine et au Niger.
Les distinctions et titres honorifiques de l’historien défunt ne se comptent plus : Docteur honoris causa au Ghana et en Italie, membre du Conseil exécutif de l’Unesco en 1970, vice-président du Conseil international de la philosophie et des sciences humaines en 1980.
C’est un grand africain qui vient de nous quitter. Joseph Ki-Zerbo laisse un bel héritage aux générations qui auront tout à gagner de s’imprégner de ses grandes idées pour le progrès de l’Afrique.
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