Des tests pour mesurer l'impact de l'exposition aux gaz d'échappement sont effectués "depuis des années déjà" sur des personnes et des animaux aux Pays-Bas, ont révélé mardi dans la presse des scientifiques néerlandais, qualifiant le scandale autour des constructeurs automobiles allemands de "tempête dans un verre d'eau". Au cours d'une expérience menée en 2006, des volontaires ont été exposés aux émanations diluées d'un moteur diesel durant deux heures maximum, a indiqué mardi le quotidien de référence NRC.
Il s'agit des émanations respirées chaque jour dans une ville animée ou près d'une autoroute, selon Flemming Cassee, toxicologue auprès de l'Institut national pour la Santé publique et l'Environnement (RIVM) chargé de cette recherche, cité par le journal. Tests aux Etats-Unis en 2014 Selon lui, l'agitation autour de l'expérience en Allemagne est "une tempête dans un verre d'eau".
Volkswagen, BMW, Daimler et l'équipementier Bosch affrontent deux affaires distinctes mais révélées quasi-simultanément, impliquant toutes deux un organisme de recherche qu'ils finançaient, l'EUGT, fermé depuis un an. Le premier scandale, dévoilé par le New York Times, porte sur des tests menés aux Etats-Unis sur 10 singes en 2014, enfermés face à des dessins animés pendant qu'on leur faisait respirer la fumée émise par une Beetle, successeur de la Coccinelle, modèle phare de Volkswagen.
Un institut hospitalier d'Aix-la-Chapelle dans l'ouest de l'Allemagne, mandaté par l'EUGT, a fait inhaler en 2013 et 2014 du dioxyde d'azote (NO2) à 25 personnes en bonne santé, à des concentrations variées, ont révélé lundi les journaux Stuttgarter Zeitung et Süddeutsche Zeitung. "Parfois aussi avec des gens" Aux Pays-Bas, la chercheuse Nicole Janssen a également mené pour le RIVM entre 2010 et 2015 une large recherche sur la pollution de l'air, exposant aux gaz d'échappement un groupe de volontaires près d'une autoroute fortement fréquentée et un autre dans le centre de Rotterdam (ouest).
"J'en ai moi-même aussi fait pour le RIVM. Parfois avec des souris ou des rats et oui, aussi parfois avec des gens", a rapporté Paul Borm, professeur en toxicologie, cité par la radio-télévision publique NOS. Contacté mardi, le RIVM, chargé de mission par le gouvernement néerlandais, l'Union européenne, l'ONU ou encore l'Organisation mondiale pour la Santé (OMS), n'était pas en mesure de répondre immédiatement aux questions de l'AFP. Ces recherches toxicologiques sont soumises à des directives strictes et chaque expérience doit passer devant un comité de contrôle médico-éthique, a souligné M. Cassee, cité par NRC: "les participants ne doivent pas tomber malades (à cause) de nos recherches".
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