Deux témoins ayant écouté l'appel entre le président américain Donald Trump et son homologue ukrainien Volodymyr Zelenskiy étaient entendus ce mardi 19 novembre devant la commission du renseignement à la Chambre des représentants.
Les auditions publiques dans le cadre de la procédure de destitution de Donald Trump se poursuivaient ce mardi avec les témoignages de Jennifer Williams, conseillère spéciale du vice-président américain Mike Pence, et du lieutenant-colonel Alexander Vindman, membre du Conseil de sécurité nationale. Tous deux ont confirmé leur malaise immédiat à l'écoute de l'échange téléphonique entre Donald Trump et Volodymyr Zelenskiy, à l'origine de la procédure contre le président américain.
Donald Trump estime que cet appel – lors duquel il lui a demandé de « se pencher » sur Joe Biden – était « parfait » et assure n'avoir exercé « aucune pression » sur son interlocuteur. Mais le lieutenant-colonel Vindman n'est pas du même avis. « J’ai rapporté cette conversation à mes supérieurs par sens du devoir. C’était inapproprié de demander l’aide d’un gouvernement étranger pour nuire à un opposant politique », a-t-il déclaré.
Aucune ambiguïté
Sanglé dans son uniforme bardé de médailles, ce vétéran décoré de la guerre en Irak, attaqué par le camp républicain, car il est né en Ukraine, s’est adressé de manière surprenante directement à son père : « Papa, ma présence devant nos élus du Congrès prouve que tu as bien fait de quitter l’URSS il y a 40 ans pour les États-Unis », a-t-il lancé, avant d’ajouter : « Ne t’inquiète pas, je dirai la vérité. Ici c’est l’Amérique, le droit compte ». Dans la salle des applaudissements éclatent, c’est la première fois depuis le début de la procédure qu’une audition est ainsi ponctuée, rapporte notre correspondante à Washington, Anne Corpet.
Pour lui, il n’y a aucune ambiguïté : le président américain a bien exigé de son homologue ukrainien qu’il ouvre une enquête sur Joe Biden. « Dans ma culture, si un supérieur me demande quelque chose c’est un ordre. Vu le rapport de pouvoir entre les deux présidents, il est évident que Donald Trump s’imposait », a encore déclaré le lieutenant-colonel Vindman.
Mais les républicains eux ne sont pas convaincus. Ils continuent de dénoncer une procédure injuste. Pendant l’audition, Donald Trump a tweeté une vidéo de propagande assimilant la procédure de destitution à une tentative de coup d’État.
Une semaine d'auditions
Comme lui, Jennifer Williams avait déjà témoigné à huis clos devant les parlementaires en octobre. Précisant qu'elle avait écouté, dans le cadre de ses fonctions, « environ une dizaine d'autres conversations téléphoniques présidentielles », la conseillère spéciale de Mike Pence a expliqué avoir trouvé « l'appel du 25 juillet inhabituel, car (...) il impliquait des discussions sur ce qui semblait être des questions de politique » américaine.
Leurs témoignages marquent le coup d'envoi d'une semaine d'auditions marathon, avec neuf dépositions attendues d'ici jeudi. Il s'agit de démontrer si « le président a abusé de ses pouvoirs et a invité une ingérence étrangère » dans la présidentielle américaine en faisant pression sur l'Ukraine, a souligné Adam Schiff, chef démocrate, de la commission du Renseignement. Et, à terme, si cela justifie de le destituer.
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