Emmanuel Macron, arrivé lundi soir à Beyrouth, a célébré mardi le premier centenaire de la proclamation du Grand Liban en plantant un cèdre, emblème du Liban qui traverse sa pire crise économique depuis la guerre civile des années 1975-1990.
Le chef de l’Etat français, en déplacement dans la capitale libanaise pour la deuxième fois en moins d’un mois, doit aussi rencontrer son homologue Michel Aoun dans le cadre d’une cérémonie officielle.
Il tiendra également dans l’après-midi des réunions avec les différentes factions libanaises avant une conférence de presse.
“C’est la dernière chance pour ce système”, a déclaré Emmanuel Macron au site d’information Politico. “C’est un pari risqué que je fais, j’en suis conscient (...) Je mets la seule chose que j’ai sur la table: mon capital politique.”
Le président français a été le fer de lance de la communauté internationale pour inciter les dirigeants libanais à s’attaquer aux racines d’une crise, qui a été ravivée par la double explosion du 4 août dans le port de Beyrouth ayant fait 190 morts.
Emmanuel Macron, premier chef d’Etat étranger à se rendre au Liban deux jours après la catastrophe, devrait aussi effectuer une visite du port dévasté.
Le Liban a été administré par la France pendant l’entre-deux-guerres et a obtenu son indépendance en 1943. L’Etat du Grand Liban, dont les frontières proclamées par la France, dans un découpage avec la Grande-Bretagne, correspondent à celles du Liban actuel, a été créé le 1er septembre 1920.
TRANSCENDER LES DIVISIONS
Emmanuel Macron a été reçu lundi soir par la chanteuse Fairouz, considérée comme un trésor national et une incarnation de la paix à même de transcender les rivalités politiques et religieuses. Des manifestants brandissant des slogans tels que “Pas de gouvernement par ou avec des assassins !” ou “Ne Soyez pas du mauvais côté de l’histoire” attendaient le président devant le domicile de l’artiste âgée de 85 ans.
Quelques heures avant l’arrivée d’Emmanuel Macron à Beyrouth, Michel Aoun avait chargé le diplomate Mustapha Adib de former un nouveau gouvernement.
Selon des responsables libanais de haut rang, la médiation d’Emmanuel Macron a été cruciale dans les 48 heures ayant précédé l’émergence d’un consensus autour du nom de Mustapha Adib, alors que les discussions sur la nomination du Premier ministre étaient dans l’impasse la semaine dernière.
L’effondrement depuis octobre dernier de la monnaie libanaise a provoqué une crise économique qui a alimenté un mouvement de contestation et de remise en cause des élites, accusées de corruption.
Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a déclaré la semaine dernière que le Liban risquait de disparaître si un gouvernement n’était pas rapidement formé.
Mustapha Adib a annoncé lundi vouloir former rapidement un gouvernement d’experts et a promis d’engager des réformes immédiatement pour jeter les bases d’un accord avec le FMI.
version française Myriam Rivet et Claude Chendjou; édité par Jean-Philippe Lefief et Henri-Pierre André
0 Commentaires
Participer à la Discussion