Alors qu'il ne s'est toujours pas exprimé publiquement depuis le début de l'affaire Benalla, Emmanuel Macron a pris la parole ce mardi 24 juillet devant des élus de la majorité LREM-MoDem et plusieurs membres du gouvernement réunis à la Maison de l'Amérique latine, à Paris.
Près d'une semaine après l'éclatement de l'affaire Benalla, Emmanuel Macron est venu regonfler le moral des troupes, sans la présence de la presse.
Selon des propos rapportés par des députés présents, Emmanuel Macron dit avoir ressenti les « actes du 1er-Mai » d'Alexandre Benalla comme « une trahison ».
« Ce qui s’est passé le 1er mai a été pour moi une trahison » @EmmanuelMacron devant les parlementaires de la majorité pic.twitter.com/R6CZ1h4imy
— Bruno Fuchs (@bruno_fuchs) 24 juillet 2018
Mais alors que quelques heures plus tôt, devant l'Assemblée nationale, son directeur de cabinet Patrick Strzoda et le Premier ministre Edouard Philippe l'exonéraient, le chef de l'Etat revendique sa responsabilité. « Ça n'est pas la République des fusibles, la République de la haine. On ne peut pas être chef par beau temps et vouloir s'y soustraire lorsque le temps est difficile. S'ils veulent un responsable, il est devant vous. Qu'ils viennent le chercher. Je réponds au peuple français », a-t-il déclaré, sans qu'on sache qui ce « ils » désignait.
Contre l'émotion de l'instant, contre la tentation de se défausser sur d'autres ou cet appel à "faire tomber des têtes", le président prend toutes ses responsabilités et réfute "la République des fusibles."
— Aurore Bergé (@auroreberge) 24 juillet 2018
"Le seul responsable, c'est moi. Qu'ils viennent me chercher." pic.twitter.com/3Nos78ftbu
« La République exemplaire n'empêche pas les erreurs. S'ils cherchent un responsable, le seul responsable, c'est moi et moi seul. C'est moi qui ai fait confiance à Alexandre Benalla. C'est moi qui ai confirmé la sanction », a poursuivi le président, toujours selon des propos rapportés. Devant la commission des Lois ce mardi après-midi, Patrick Strzoda avait affirmé avoir pris la décision de suspendre M. Benalla lui-même sans en référer au président de la République, en déplacement en Australie.
« Personne dans mon cabinet n'a jamais été soustrait aux lois de la République. Jamais », a aussi assuré Emmanuel Macron, qui s'est exprimé pendant « une bonne demi-heure » devant « beaucoup » de monde, selon un élu. Le chef de l'Etat intervenait à la Maison de l'Amérique latine devant des élus et membres du gouvernement, dont le Premier ministre Edouard Philippe, réunis pour un pot de fin de session parlementaire des députés de la majorité LREM-MoDem.
"Alexandre Benalla n'a jamais détenu de codes nucléaires. Alexandre Benalla n'a jamais occupé un 300 m² à l'Alma. Alexandre Benalla n'a jamais gagné 10 000 euros. Alexandre Benalla lui non plus n'a jamais été mon amant, ces choses qu'on a entendues ces derniers jours..."
Emmanuel Macron évoque le personnage Alexandre Benalla
Puis, toujours aux côtés des membres du gouvernement, et après l'avoir salué pour son « engagement », Emmanuel Macron a lâché Alexandre Benalla, qui était l'un de ses proches depuis sa campagne présidentielle victorieuse : « Ce qui s'est passé le 1er mai a été pour moi une trahison » a déclaré le président.
"La République exemplaire n'empêche pas les erreurs.
— Aurore Bergé (@auroreberge) 24 juillet 2018
Personne, personne auprès de moi ou dans mon cabinet n'a jamais été protégé ou soustrait aux règles, aux lois de la république, au droit de tous les citoyens." @EmmanuelMacron #Macron pic.twitter.com/Jc7OOUYWpU
Selon un sondage publié ce mardi, 75 % des Français souhaitent que le président de la République sorte publiquement de son silence au sujet de l'affaire Benalla, du nom de son collaborateur filmé en train de molester des manifestants lors de la fête du Travail à Paris. « Emmanuel Macron parle à Emmanuel Macron. La République de l'entre-soi », a réagi le chef de file des sénateurs Les Républicains Bruno Retailleau, en échos à Eric Ciotti pour qui le chef de l'Etat « préfère s'expliquer dans l'entre-soi de sa petite caste plutôt que de donner les explications qu'attendent les Français ».
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