Secoué par ce qui est désormais plus qu’une simple révolte, Téhéran tremble mais refuse de lâcher du lest. Mais les femmes iraniennes, mobilisées depuis septembre, n’ont pas l’intention de revenir en arrière.
Le 26 septembre, Libération faisait sa une sur une émeute encore mal cernée, presque incompréhensible, de femmes dans les rues de Téhéran, reprenant en couverture en persan le slogan «Zan, zendegi, azadi» («Femme, vie, liberté»), scandé et brandi par les manifestantes après la mort de Mahsa Amini le 16 septembre. Nous avons publié depuis plus de 60 reportages, analyses, enquêtes et tribunes. Mais le reportage que nous publions aujourd’hui est différent, car il est fait de l’intérieur, avec toutes les précautions nécessaires pour protéger ceux et surtout celles qui ont bien voulu nous parler. Oui, l’Iran n’en est pas à sa première crise : 1999, 2009, 2017, 2019, toutes ces années ont été marquées par de larges manifestations, à chaque fois étouffées par une répression violente.
Mais la mobilisation d’aujourd’hui a une ampleur inégalée, qu’il semble maintenant impossible à contenir. Tandis que le pouvoir chinois lâche du lest face aux protestations contre les restrictions draconiennes anti-covid, les autorités iraniennes ne peuvent rien concéder car les manifestations ne demandent pas moins que la disparition du régime islamique. Au printemps 1979, une jeune femme appelée Nasrine racontait à Marc Kravetz, pour Libé, pourquoi elle croyait en la révolution islamiste et ses motivations pour ne plus sortir cheveux au vent. C’est aujourd’hui une autre «Nasrine» qui nous a raconté sa décision d’enlever le voile dans les rues comme, selon ses estimations, environ sept femmes sur dix. Ces deux articles, mis bout à bout, racontent l’histoire d’une cruelle désillusion, mais ils nous permettent aussi de comprendre l’extraordinaire revirement des femmes iraniennes, guerrières d’un mouvement révolutionnaire que personne ne peut plus résumer à une simple révolte.
6 Commentaires
Reply_author
En Décembre, 2022 (12:23 PM)en europe les islamiste se bate pour metre le voile
aller comprendre c'est un double grand remplacement avec les meme responsable qui tire les ficelle