Jeudi, une audacieuse opération aéroportée a permis de déposer des troupes des FDS, mais aussi des forces spéciales américaines et françaises, sur la rive sud du lac Assad, à l’arrière des lignes des djihadistes qui défendent Al-Thaoura.
Ce week-end, les combattants de Daech ont été obligés de se retirer de l’aéroport d’Al Thaoura. Mais ils tiennent toujours la ville et surtout ils tiennent toujours la partie sud du barrage.
Impossible de bombarder
Impossible pour les Américains de bombarder à tout va, pour permettre à leurs alliés des FDS de progresser sur le barrage. Daech le sait d’ailleurs très bien. Depuis qu’ils s’en sont emparés en 2014, les djihadistes ont parié, à raison, que le barrage ne serait pas bombardé. Ils s’en sont donc servis pour mettre à l’abri des chefs importants, des prisonniers de valeur et des centres de commandement, qui ont aujourd’hui été évacués.
Il n’empêche que les combats font forcément des dégâts. Des vidéos tournées par les FDS montrent des frappes d’artillerie et d’hélicoptères, de nuit, contre des installations du barrage (la vidéo ci-dessous a été diffusée sur Twitter).
Il n’en fallait pas plus pour que l’État islamique annonce que les bombardements avaient endommagé la structure de l’ouvrage.
Les sites de propagande de Daech ont ainsi publié des images de la salle de contrôle totalement ravagée par « des attaques aériennes ».
Photo de la salle de contrôle détruite, diffusée par Daech sur les réseaux sociaux. (Photo : capture d’écran Twitter)
Filmé par les drones américains
Totalement faux, a répliqué l’état-major de la coalition qui a mis en ligne des images filmées par des drones. On peut y voir le barrage apparemment en bon état, avec seulement des traces d’incendie.
Pour les Américains, et la plupart des experts militaires, la destruction de la station de contrôle est la conséquence d’un incendie que Daech a pu lui-même allumer.
L’image ci-dessus a été réalisée par un drone américain. Encadrés en rouge, les endroits où se sont déclarés des incendies. (Photo : DR)
Il est vrai que chaque fois qu’ils sont contraints de reculer, les djihadistes détruisent désormais systématiquement les infrastructures. Maintenant qu’il va perdre son refuge, Daech peut-il provoquer un raz-de-marée meurtrier ? Les experts doutent de sa capacité à détruire un ouvrage haut de 60 m, dont la base est large de plus de 500 m.
L’incertitude a cependant provoqué des scènes de panique, dimanche, dans Raqqa (vidéo ci-dessous), rapporte le collectif d’activistes « Raqqa massacré en silence », qui fait sortir clandestinement des images du fief de Daech.
1 Commentaires
Yatt
En Mars, 2017 (13:58 PM)Le plan d'agenouillement de la Syrie et de ses dirigeants légaux ayant échoué, celui de la partition du pays avec Alep comme capitale de la partie recelant de pétrole l'ayant suivi, les FDS ayant montré leurs limites de mercenaires, il ne reste plus qu'à faire ce qui a été déjà fait dans les pays musulmans (et/ou arabes) dans lesquels ils sont intervenus au nom de la "Liberté et de la Démocratie" : détruire toutes les infrastructures après les institutions de l’État (Afghanistan, Irak, Libye, Yémen, Soudan…).
Comment l'Otan peut déclarer combattre le "fondamentalisme islamique", "le terrorisme musulman", "l'islamisme", « la radicalisation islamique » autant de concepts ébauchés et vulgarisés, déployer des armées gigantesques et des moyens financiers titanesque (payés par les monarchies du golfe qui leur servent à la fois d'agents et de justifications), et en même temps financer, armer, former, renseigner et appuyer sur le terrain l'unique survivance structurée de leur propre création qu'est l'EI, dirigée par Abu Bakr El Baghdadi agent du MOSSAD israélien (présenté comme membre de l'Armée Syrienne Libre pour les besoins de la rencontre avec le sénateur John Mc Cain) ?
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