L'ex-directeur de campagne de Donald Trump, Paul Manafort, a été déclaré coupable mardi de huit des 18 chefs d'accusation, dont fraude fiscale et bancaire, qui pesaient contre lui. Le président américain s'est dit "très triste".
Paul Manafort, l'ex directeur de campagne du président Donald Trump, a été jugé coupable, mardi 21 août, de huit chefs d'inculpation, dont fraude fiscale et fraude bancaire. L'ex-lobbyiste, incarcéré depuis le mois de juin, "envisage toutes les options possibles" après sa condamnation, a déclaré à la presse son avocat Kevin Downing.
Les jurés, qui délibèraient depuis quatre jours dans une salle du tribunal d'Alexandria, en Virginie, près de Washington, ne sont pas parvenus à se mettre d'accord sur dix autres chefs d'inculpation qui le visaient. Le juge T.S. Ellis a donné à l'accusation jusqu'au 29 août pour décider s'ils voulaient juger de nouveau Manafort pour ces dix chefs d'inculpation, c'est pourquoi il n'a pas encore fixé de date pour les peines concernant les huit autres.
Les enquêteurs accusent Paul Manafort, 69 ans, d'avoir dissimulé plus de 16 millions de dollars au fisc et d'avoir obtenu frauduleusement 20 million de prêts bancaires. Ce procès, même s'il ne porte pas sur des faits directement liés à une possible collusion entre des membres de l'équipe de campagne du président américain et des responsables russes, est le premier à découler des investigations menées depuis mai 2017 par le procureur spécial Robert Mueller.
Donald Trump "très triste"
L'issue de l'audience représente donc une victoire, bien qu'incomplète, pour Robert Mueller. La condamnation de Paul Manafort affaiblit par ailleurs la position du président Donald Trump. Celui-ci s'est dit "très triste" après la nouvelle. Il a répété que Paul Manafort était un "homme bien" et que sa condamnation faisait partie d’une "chasse aux sorcières", expression qu'il utilise régulièrement pour qualifier l'enquête du procureur spécial.
Dans l'opposition, le sénateur démocrate Mark Warner, qui siège à la commission du Renseignement du Sénat, a déclaré que toute tentative de la part de Donald Trump d'utiliser ses pouvoirs présidentiels pour gracier Paul Manafort ou pour intervenir dans l'enquête de Robert Mueller "serait un abus de pouvoir flagrant et nécessiterait une action immédiate de la part du Congrès".
Coïncidence du calendrier, ce verdict est tombé alors que l'ex-avocat personnel du président américain, Michael Cohen, a pour sa part plaidé coupable devant un juge fédéral de Manhattan de huit chefs d'accusation, dont cinq pour fraude fiscale et deux pour violation des lois sur le financement des campagnes électorales.
0 Commentaires
Participer à la Discussion