« Chaque jour qu’il passe au pouvoir peut se transformer en spectacle de l’horreur », s’inquiète Nancy Pelosi, la cheffe des démocrates à la Chambre des représentants. Déloger Trump de la Maison Blanche et le démettre au lendemain de l’invasion du Capitole est une urgence de la plus haute importance pour elle. Nancy Pelosi, dont le bureau a été saccagé la veille, invoque le 25e amendement de la Constitution.
Cette procédure exceptionnelle prévoit d’écarter le président du pouvoir s’il est jugé inapte par une majorité de son cabinet :« Le président des États-Unis a déclenché une insurrection armée contre l’Amérique. Avec le chef des démocrates au Sénat, nous appelons le vice-président et le gouvernement à invoquer le 25e amendement pour destituer ce président. »
Mais cette procédure doit être enclenchée par le vice-président. Alors dans la matinée ce jeudi, Nancy Pelosi et Chuck Schummer, chef des démocrates au Sénat, ont tenté de téléphoner au vice-président pour lui demander d’enclencher cette procédure du 25 e amendement en vain après 25 minutes d’attente, raconte notre correspondant à Washington, Éric de Salve. Mike Pence n’a pas pris l’appel raconte Chuck Schummer qui n’en démord pas. « Si le vice-président et le cabinet refusent d’invoquer le 25e amendement… le Congrès devrait se réunir immédiatement pour une destitution du président. Sortez-le de la Maison Blanche ! »
Trop peu de temps pour ces procédures
Mais si les appels se multiplient pour priver le président sortant de ses pouvoirs, il semble peu probable que ces deux options soient réalisables. Tout d’abord, le processus enclenché avec le 25e amendement pourrait être trop long. Donald Trump aurait la possibilité de la contester, et elle nécessiterait un vote au deux tiers des deux chambres du Congrès.
Concernant l’impeachment, Donald Trump n’est président que pour 12 jours encore. Ce délai sera sans doute trop court, puisqu’un procès en destitution dure en principe des mois. Les pressions des Démocrates sont surtout un moyen de pousser les responsables républicains et les membres du cabinet de Donald Trump à prendre position face aux agissements du président, et à le désavouer publiquement.
Depuis son fief Willimington, Joe Biden a préféré ne pas se prononcer sur le 25e amendement. Selon ses conseillers, le président élu préférerait attendre le transfert du pouvoir le 20 janvier avec un Donald Trump de plus en plus isolé jusque dans son propre camp.
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