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Face à une rentrée entre Covid-19 et Brexit insoluble, Boris Johnson dégringole

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Face à une rentrée entre Covid-19 et Brexit insoluble, Boris Johnson dégringole
Les conservateurs de Boris Johnson ont perdu leur pole position face à l’opposition travailliste pour la première fois depuis son arrivée au pouvoir, selon un sondage publié ce dimanche 30 août, un nouvel embarras pour le dirigeant britannique confronté à une rentrée difficile en pleine pandémie.

Gestion très critiquée de la pandémie dont un rebond est redouté, retour à l’école chahuté, sévère récession économique, revirements embarrassants et grogne dans son propre camp... La rentrée offrira peu de répit à Boris Johnson, mobilisé sur plusieurs fronts.

Un sondage Opinium publié dimanche par The Observer place les tories et les travaillistes au coude à coude, avec 40% des intentions de vote, pour la première fois depuis l’été 2019.   

La chute est vertigineuse pour les conservateurs, grands vainqueurs des législatives de décembre: ils ont lâché 26 points en un peu plus de cinq mois après la mise en place du confinement, presque entièrement levé aujourd’hui. 

“Depuis que Boris Johnson est devenu Premier ministre, les conservateurs avaient typiquement une avance à deux chiffres, qui a connu un pic en mars/avril quand leur gestion de la pandémie et de la crise était relativement bien perçue alors que le Labour changeait de chef”, troquant le très à gauche Jeremy Corbyn pour l’europhile modéré Keir Starmer, explique Adam Drummond, d’Opinium, dans le journal de gauche. 

“Climat d’incertitude”

Le vent a tourné depuis au Royaume-Uni, pays le plus endeuillé d’Europe avec quelque 41.500 morts. Le gouvernement a été vertement critiqué pour ne pas avoir compris suffisamment tôt l’ampleur de la crise sanitaire, avec au début un manque criant d’équipements de protection pour les soignants et un dépistage indigent. 

Il paie aussi le prix de nombreuses volte-face, notamment concernant l’évaluation jugée injuste des élèves des A-levels, l’équivalent du baccalauréat, dont les examens avaient été annulés en raison du nouveau coronavirus. Boris Johnson aura fort à faire pour rassurer les députés de la majorité lorsqu’ils reprendront le chemin du Parlement mardi.  

“Trop souvent, ce gouvernement semble agir au doigt mouillé pour voir de quel côté le vent souffle. Ce n’est pas une manière durable de gouverner”, déplore Charles Walker, vice-président de l’influent “comité 1922?, responsable de l’organisation parlementaire du Parti conservateur. 

“Que cette approche soit intentionnelle ou accidentelle, le climat d’incertitude qu’elle crée n’est pas tenable”, ajoute-t-il dans The Observer.  Autre sujet brûlant, la rentrée des classes la semaine prochaine en Angleterre, après des mois de fermeture partielle en raison du virus. 

Face à l’inquiétude des syndicats et des parents, le gouvernement martèle que les écoles sont sûres. Mais là encore, il est décrié pour des consignes changées à la dernière minute, comme le port du masque désormais requis lors des déplacements dans les établissements secondaires des régions aux taux de contamination élevés.

Hausse des taxes?

Les écoles devraient être épargnées par les restrictions que le ministre de la Santé, Matt Hancock, a menacé samedi de remettre en place en Angleterre en cas de nouvelle flambée épidémique cet hiver, où le virus, qui cohabitera avec la grippe, pourrait tuer jusqu’à 85.000 personnes, selon un rapport du comité scientifique chargé de conseiller le gouvernement. 

Autre sujet potentiel de mécontentement: l’exécutif réfléchit à une hausse des impôts qui serait “la plus importante en une génération” selon le Sunday Telegraph proche du pouvoir, pour éponger la facture de la pandémie. 

Celle-ci a laissé dans son sillage la dévastation économique, avant la mise en oeuvre effective du Brexit à la fin de l’année, qui amènera son lot de perturbations. Le PIB a enregistré une chute record de 20,4% au deuxième trimestre, pire performance en Europe. 

Pour relancer l’économie et faire revivre  les centre-villes, le gouvernement encourage depuis plusieurs semaines les salariés adeptes du télétravail à revenir au bureau, alors que les grandes enseignes et les chaînes de restauration rapide licencient par milliers. 

Mais selon le Telegraph, il aurait mis en suspens une vaste campagne en ce sens, prévue la semaine prochaine, de crainte d’une recrudescence du coronavirus en pleine rentrée scolaire.


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