La démonstration de force anti-Cpe attendue hier jeudi 16 mars a bel et bien lieu. Selon l'Unef, 64 des 84 universités étaient en grève hier. Le ministère de l'Education nationale faisait état, à la mi-journée, de 21 universités "totalement bloquées" et de 37 autres "perturbées à des degrés divers". Selon un porte-parole de l'Union nationale lycéenne (Unl), principale organisation représentative des lycéens en France, les trois quarts des lycées parisiens étaient mobilisés jeudi. Selon le rectorat de Paris, sur 110 lycées, 32 étaient perturbés, dont cinq fermés.
Des milliers de jeunes ont participé, hier, à la manifestation au départ de la place d'Italie, à Paris, d'où a démarré une importante manifestation vers 14 h 30. Les chiffres fournis par la police vers 16 heures et par les organisateurs sont très contradictoires, comme bien souvent : le préfet de police parle de 30 000 manifestants dans la capitale, l'Unef de 120 000.
Selon la Fidl, les manifestants auraient été au nombre de 500 000 en France.
A Marseille, plusieurs milliers de personnes ont défilé (15 000 selon les organisateurs, 7 000 selon la police), parmi lesquels de nombreux lycéens mais aussi des enseignants. A Bordeaux, ils étaient entre 7 000 et 20 000, à Rennes, entre 5 000 et 15 000, et à Strasbourg, entre 3 000 et 6 000. D'autres manifestations ont déjà eu lieu, notamment à Limoges (plusieurs milliers), Ajaccio, Pau, Dax, Boulogne (1 500), Pamiers (Ariège), Perpignan (1 500 à 2 000) ou encore au Havre (entre 2 000 et 4 000) et à Nice (un millier).
La sécurité dans les cortèges est une des préoccupations majeures des organisateurs comme des forces de l'ordre. Des incidents ont eu lieu néanmoins à Paris, à l'arrivée du cortège. Environ 200 jeunes, qui ne participaient pas à la manifestation, ont commencé à jeter des projectiles (bouteilles, canettes, bâtons) sur les forces de l'ordre, à Sèvres-Babylone, dans le 7e arrondissement. Des débordements se sont produits également à Toulouse dans la matinée, et à Rennes dans l'après-midi.
Face à la mobilisation des jeunes, le gouvernement a affirmé sa détermination et son ouverture. Le premier ministre, Dominique de Villepin, s'est dit "ouvert au dialogue, dans le cadre fixé par la loi, pour améliorer le contrat première embauche". De son côté, le ministre délégué à l'emploi, Gérard Larcher, a déclaré que sa porte était "ouverte aux partenaires sociaux" pour des "aménagements" du Cpe, notamment quant à la période d'essai de deux ans.
0 Commentaires
Participer à la Discussion