(Correspondant permanent à Paris) - La France et la Guinée ne sont pas en odeur de sainteté depuis le coup d'Etat militaire de Moussa Dadis Camara, le 23 décembre 2008 et après avoir refusé de se prononcer clairement sur sa non-candidature aux élections présidentielles qui étaient prévues pour janvier 2010. Et la tentative d'assassinat du putschiste guinéen n'est pas venue pour calmer les choses ; d'autant plus que les autorités guinéennes voient la main des services secrets français dans cette tentative de liquidation du chef de la junte militaire par son aide de camp, Toumba Diakité.
A peine que des échanges aigres-doux entre les deux pays ne s'estompent-ils, voilà que les autorités militaires guinéennes ont tenté de fouiller le véhicule de l'ambassadeur français à Conakry qui se rendait à l'aéroport de la capitale guinéenne. La riposte des autorités françaises n'a pas tardé : ‘Je vous confirme que, lundi 7 décembre, alors qu'il se rendait à l'aéroport de Conakry avec son épouse, le véhicule de notre ambassadeur a été stoppé par un contrôle de sécurité. Les personnels de sécurité présents ont intimé l'ordre à notre ambassadeur d'ouvrir les portes et le coffre du véhicule, ce à quoi le représentant de la France s'est refusé’, a rapporté le porte-parole du Quai d'Orsay qui était en conférence de presse électronique, hier, dans les locaux du ministère des Affaires étrangères françaises.
Mais le diplomate français ne s'est pas laissé faire, car, selon le porte-parole de la diplomatie française, il a ‘officiellement protesté auprès du ministère des Affaires étrangères guinéen contre ces manières de procéder et contre ce qui constitue une tentative délibérée de violation de la Convention de Vienne de 1961 sur les relations diplomatiques’.
Le ministère des Affaires étrangères françaises rappelle, tout de même, que les objectifs de la communauté internationale restent les mêmes. Il s'agit de mettre en place ‘une transition pacifique et démocratique, la tenue rapide d'élections libres et démocratiques et la poursuite de la recherche des coupables du massacre du 28 septembre dernier’. ‘Nous attendons à cet égard le rapport de la commission d'enquête internationale qui a récemment séjourné en Guinée dans ce but’, a avisé le Quai d'Orsay.
Toutefois, ‘dans ce contexte, nous ne nous interdisons, bien au contraire, aucun contact, que ce soit avec les représentants des Forces vives, avec nos partenaires africains ou avec nos partenaires européens et américains’, fait savoir le conférencier en ligne. D'ailleurs, ‘je vous rappelle à cet égard que Bernard Kouchner s'est entretenu de la crise guinéenne lundi 7 décembre avec le Secrétaire général des Nations unies’. S'agissant des responsables de l'opposition guinéenne, le Quai d'Orsay informe qu'il n'y a aucune ‘rencontre secrète’. ‘Les personnes qui sont reçues par le ministre le sont officiellement. Ainsi, par exemple, le ministre a-t-il reçu MM. Diallo (Cellou Dalein) et Condé (Alpha), présents à Paris’, fait-on savoir.
Quant aux accusations de tentative de coup d'Etat perpétrée par la France, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères qualifie d'‘absurdes’ les propos d'Idrissa Chérif, ministre guinéen de la Communication. Ce dernier soutient que ‘Bernard Kouchner et la diplomatie française chercheraient actuellement à renverser la junte en appuyant ses opposants’. ‘Nous allons faire passer [les individus arrêtés] à la télévision et ils vont expliquer comment cela a été organisé’, a-t-il promis. Mais pour les services de Bernard Kouchner, ‘ce sont des rumeurs absurdes que nous démentons énergiquement, il n'y a pas de temps à perdre en polémiques stériles’.
L’on rappelle que le chef du Cndd, Moussa Dadis Camara, a été victime d'une tentative d'assassinat. Il est en train de se soigner au Maroc.
0 Commentaires
Participer à la Discussion