Le bénévole du diocèse de Nantes qui a avoué avoir mis le feu à la cathédrale de Nantes (Loire-Atlantique) le 18 juillet est “apeuré” et a été “dépassé” par l’ampleur prise par les événements, a déclaré dimanche son avocat.
“Avec ces aveux, il y a une sorte de soulagement : c’est quelqu’un qui est apeuré, qui est en quelque sorte dépassé”, a dit Me Quentin Chabert lors d’une conférence de presse à la mi-journée. “Il était important pour lui, avec cette coopération, de faire preuve de sa sincérité.”
L’avocat a en revanche refusé de s’exprimer sur l’”obligation de quitter le territoire français” (OQTF) qui avait été signifiée en novembre 2019 à ce ressortissant rwandais, âgé de 39 ans.
“Sur sa situation administrative (…), on glose à l’heure actuelle sur des éléments que visiblement personne ne maîtrise réellement”, a dit l’avocat. “Il y a une certaine complexité dans cette situation. Il faut être extrêmement vigilant là-dessus : ça appelle des commentaires, sur les réseaux sociaux, qui ne sont pas adaptés du tout à la situation réelle.”
“Je ne veux pas rentrer dans le débat des questions administratives, ça alimente la fachosphère”, a ajouté Me Quentin Chabert.
Le suspect avait déjà été entendu une première fois le 18 juillet, le jour-même de l’incendie, en raison de certaines “incohérences” dans son récit, avant d’être remis en liberté.
Il a été de nouveau entendu samedi soir sur la foi des nouveaux éléments recueillis par les ingénieurs spécialisés dépêchés sur place par le laboratoire central de la préfecture de police de Paris, a annoncé le procureur de Nantes.
“Les premiers résultats communiqués par le laboratoire central de la préfecture de police de Paris amènent à privilégier la piste criminelle”, a expliqué samedi Pierre Sennès.
Une enquête judiciaire a été ouverte pour dégradations, détériorations ou destruction du bien d’autrui par incendie et confiée à l’antenne nantaise de la Direction interrégionale de la police judiciaire de Rennes (DIPJ).
L’infraction visée dans la réquisitoire introductif du parquet de Nantes est théoriquement punie d’une peine de dix ans d’emprisonnement et 150.000 euros d’amende.
L’incendie du 18 juillet a détruit le grand orgue, de précieuses oeuvres d’art et des vitraux de la cathédrale. La restauration de l’édifice – dont la construction avait été entamée par le dernier duc de Bretagne François II (1435-1488) – devrait prendre au total “au moins trois ans”, a évalué mercredi lors d’une conférence de presse Pascal Prunet, architecte en chef des Monuments historiques.
Guillaume Frouin, édité par Jean-Stéphane Brosse
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