La légalisation "permettrait de faire rentrer chaque année dans les caisses de l’État entre 2 et 2,8 milliards d’euros", estiment les signataires d’une Tribune publiée dans l’Obs.
"Après la crise du Covid-19, il faut légaliser le cannabis, vite?!", réclament une vingtaine d’élus de tous bords, dont quelques députés LREM, ainsi que des médecins dans une tribune diffusée jeudi sur le site internet de L’Obs.
Ce texte fait suite à une proposition de loi déposée l’été dernier par le député François-Michel Lambert (Libertés et territoires) et soutenue par quelques "marcheurs" comme Caroline Janvier, aux côtés de LFI ou de socialistes.
Argument économique
Dans L’Obs, les signataires de la tribune, dont la sénatrice écologiste Esther Benbassa ou les députés LREM Sonia Krimi et Joël Giraud, mettent en avant en pleine crise "l’argument économique". D’après leurs calculs, la légalisation "permettrait de faire rentrer chaque année dans les caisses de l’État entre 2 et 2,8 milliards d’euros" et de créer "entre 30 000 et 80 000 emplois, notamment dans le secteur agricole".
Ils insistent aussi sur "l’argument sécuritaire" afin de "soulager les forces de police" des interpellations pour "simple usage" de cannabis, et "l’argument sanitaire" pour "maîtriser la distribution et la composition" du produit.
François Pupponi (Libertés et territoires) s’est, lui, déclaré opposé à la légalisation du cannabis. "Avec la crise économique qui arrive, les gens auront encore plus besoin d’argent. Si demain ils ne peuvent pas vendre illégalement du cannabis, ils vendront de la drogue dure", a-t-il mis en garde, sur BFMTV.
Expérimentation
En janvier, une mission parlementaire a été lancée afin de "dépassionner le débat", récurrent en France, autour du cannabis. Premier consommateur européen, la France comptait cinq millions de fumeurs de cette substance en 2017, dont 700 000 usagers quotidiens, un nombre qui augmente régulièrement depuis des années.
Pour en finir avec la "dépénalisation de fait", une amende forfaitaire de 200 euros est expérimentée depuis mardi dans certaines villes de France, avant de concerner progressivement toute la France métropolitaine.
Fin octobre, le président de la République Emmanuel Macron avait répété n’être pas favorable à "la légalisation du cannabis ou des usages non encadrés" car il n’a "jamais vu d’études robustes montrant que cela n’avait pas d’effets sur la vigilance en particulier des plus jeunes".
Le cannabis thérapeutique, lui, "a des vertus dans le cadre de traitements, en particulier pour accompagner le traitement des douleurs", avait-il souligné.
Les députés ont voté cet automne en faveur de son expérimentation dans plusieurs centres hospitaliers pour une durée de deux ans auprès de 3 000 patients, afin de traiter des douleurs liées par exemple au cancer ou à la sclérose en plaques. Bousculée par la crise sanitaire, cette expérimentation a été reportée "au plus tard" en janvier 2021.
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