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François Hollande, un an face au mur des rudes réalités

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François Hollande, un an face au mur des rudes réalités

Entre espoirs déçus et crise profonde, les débuts du quinquennat de François Hollande ont vu le premier président socialiste du XXIe siècle affronter le mur des réalités d'un pays angoissé où les réformes engagées n'ont pas encore donné de résultats.C'est un sombre anniversaire que s'apprête à célébrer le 6 mai, date du second tour de l'élection présidentielle, un chef de l'Etat critiqué jusque dans sa majorité au moment où la France vient de battre le record du plus grand nombre de chômeurs jamais enregistré dans le pays.Unanimement soutenue en France et en Occident, l'opération armée au Mali n'a constitué qu'une parenthèse d'un début de quinquennat jugé par ailleurs décevant au plan économique et social, au point de faire de François Hollande le président le plus impopulaire de la Ve République à ce stade de son mandat.Des abysses qui ont aussi englouti le fidèle mais peu charismatique Premier ministre, Jean-Marc Ayrault."On savait que ce serait difficile mais sans doute pas autant", dit une ministre. "En commençant par le rétablissement des comptes publics, on a choisi un chemin exigeant".Face à l'adversité, l'Elysée se dit sûr de son choix d'un "redressement juste" du pays qui prendra forcément du temps."Ce sera long avant d'avoir des résultats, on sera impopulaires, ça sera dur mais c'est comme ça. Vous ne changez pas la situation du pays, vous ne réduisez pas son déficit budgétaire en un an", souligne un proche du président.PLUS DE 3,2 MILLIONS DE CHÔMEURS Au terme d'une année 2012 marquée par une croissance nulle, François Hollande a dû renoncer à une promesse charnière, le retour à un déficit public à 3%, repoussé d'un an.Mais malgré le scepticisme des économistes, il maintient pour la fin de l'année l'objectif d'inverser la courbe du chômage, passé la semaine dernière au niveau record de 3,2 millions de Français n'ayant pas travaillé en mars.L'Elysée se veut pragmatique après une décennie de gestion de droite "qui a augmenté de cinq points de PIB les dépenses publiques et accru la dette de 600 milliards entre 2007 et 2012"."Ils ont eu le volant pendant 10 ans, nous on l'a depuis 11 mois", rappelle un conseiller élyséen."La politique que l'on mène n'est sans doute pas très glamour, elle est difficile car la période est difficile", insiste-t-il. "Pendant 11 mois, de manière consensuelle, peut-être en communiquant de manière trop modeste ou ambiguë sur les avancées, on a fait des choses qui vont dans le bon sens et qui sont des déclencheurs".Pour retrouver la lumière, François Hollande et les 37 ministres de Jean-Marc Ayrault comptent sur la "boîte à outils" qui comprend les emplois d'avenir, le pacte de compétitivité, le contrat de générations et la loi sur la sécurisation du travail passée entre le Medef et une partie des syndicats via un "dialogue social" cher à l'exécutif.Si l'Elysée a promis qu'il n'y aurait pas d'impôts supplémentaires en 2013 et 2014, des hausses de TVA sont d'ores et déjà programmées pour le 1er janvier prochain, faisant craindre pour le pouvoir d'achat.Conséquence d'une année de crise, le "changement" promis par le slogan du candidat socialiste est réclamé avec une mauvaise humeur croissante par des Français que François Hollande, adepte de longs bains de foule pendant la campagne électorale, salue désormais plus rarement sur le terrain.AFFAIRE CAHUZAC "Nous avons réalisé beaucoup de nos engagements, beaucoup de textes ont été votés. Ce qui donne d'ailleurs une impression de dispersion", reconnaît-on à l'Elysée. "Il va falloir avoir des résultats. Ce sera en fonction des résultats que l'on pourra modifier ce rapport à l'opinion et faire en sorte que la confiance revienne".Si une bonne partie des 60 engagements du programme ont en effet été mis en oeuvre, certains ont été accouchés dans la douleur, telle la taxe à 75% pour les Français les plus riches, qui sera finalement à charge des entreprises après avoir été censurée par le Conseil constitutionnel.Le mariage pour tous, qui sera sans doute la seule réforme de société majeure du quinquennat, a donné lieu à six mois de vifs débats qui ont profondément divisé une société déjà dépressive, interpellée sur l'un de ses fondements, la famille.Encore moins prévisible que cette levée de boucliers, l'affaire Jérôme Cahuzac, l'ancien ministre du Budget qui a menti sur l'existence de comptes bancaires clandestins à l'étranger, a choqué l'opinion et "blessé" le président.En imaginant dans l'urgence un plan de transparence de la vie publique, François Hollande a bousculé des parlementaires réticents à être "jetés en pâture" en publiant leur patrimoine.Les critiques de la majorité se sont faites plus précises ces derniers jours, le président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, prenant la parole pour réclamer une "nouvelle phase" du quinquennat centrée sur la vie quotidienne des Français, un coup de barre à gauche et une confrontation directe avec Berlin contre l'austérité.DRAME DE FLORANGE"L'attente de notre électorat n'est pas qu'on résolve tout, tout de suite, mais qu'on se batte", analyse une ministre. "Il voudrait que le gouvernement soit davantage en mouvement. La gauche au pouvoir ne va pas réussir sans soutien populaire".L'idée d'un remaniement, sans doute limité, fait son chemin pour donner un nouveau souffle à un exécutif qui a déçu, plus que toutes les autres, les couches populaires du pays.Symbole de cet échec: l'enterrement, le 24 avril par des syndicalistes d'ArcelorMittal à Florange, des promesses non tenues de François Hollande sur l'avenir de leur usine, comme l'avaient fait quatre ans plus tôt les salariés de Gandrange pour celles de l'ancien président Nicolas Sarkozy.Drame pour la gauche et objet de joutes au sein du gouvernement, notamment entre Jean-Marc Ayrault et le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, l'avalanche de plans sociaux a empoisonné cette première année de pouvoir."A peine étions-nous arrivés qu'une flopée de plans sociaux sont tombés. On ne l'aura pas dans la deuxième ou la troisième année du quinquennat", veut-on croire à Matignon.Outre son action, les Français ont appris à connaître François Hollande, présent depuis 30 ans dans leur paysage politique et devenu un président d'abord présenté comme "normal", mué en chef de guerre au Mali, et aujourd'hui caricaturé en homme faible et indécis par les émissions satiriques."François Hollande n'est pas faible, il est dur au contraire", corrige un sénateur. "Il nous dit ce qu'il a décidé, vers où aller. A nous de nous débrouiller pour obtempérer".L'intéressé se défend lui-même de toute hésitation."On peut critiquer mes décisions, penser que je fais fausse route, dire que je n'ai pas pris le bon cap mais s'il y a une chose dont je suis sûr c'est que, depuis un an, j'ai fait des choix majeurs pour la France", déclarait le président la semaine dernière aux agences de presse.CRISE DE LA ZONE EUROPlus que tout, le chef de l'Etat tient au "sérieux budgétaire" indispensable selon lui à la crédibilité de la France en Europe, pour laquelle il prône la croissance. François Hollande espère que les "tensions amicales" avec une chancelière Angela Merkel en pleine campagne électorale n'empêcheront pas d'avancer pour relancer l'activité."C'est dans cette tension positive, utile, que nous créons au niveau européen que nous aurons davantage de marges de manoeuvre au plan national. Mais si nous n'étions pas crédibles au plan national, si nous n'étions pas sérieux, la voix de la France ne serait pas écoutée", dit-on à l'Elysée.Le président avait prédit pendant sa campagne deux années difficiles suivies d'une embellie avant de reconnaître, une fois aux affaires, avoir sous-estimé la durée de la crise.Accusé d'aveuglement par ses détracteurs, il affirme au contraire être parfaitement au fait des réalités d'un pays dont il dit tenir le cap avec "persévérance" et "gravité"."Comme président, et je crois que ça a été vrai pour tous mes prédécesseurs quels qu'ils soient, je me suis fixé une ligne de conduite : ne jamais se laisser impressionner, suivre son chemin. Et faire en sorte qu'il soit le bon", affirme-t-il.

Avec Emmanuel Jarry, édité par Yves Clarisse


1 Commentaires

  1. Auteur

    Dd

    En Mai, 2013 (22:14 PM)
    on his best his said: when la france a ete attacquee il avait appelle a l'afrique ,voila quelqu un qui na oublie l'histoire
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