Ceux qui s’attendaient à une probable libération des responsables du Mfdc, incarcérés en Gambie, doivent se raviser, à cause d’une inculpation de ces derniers par les autorités de Banjul. Mais, Alioune Tine de la Raddho qui est préoccupé par leur sort demeure convaincu que l’acte d’accusation dont ils sont l’objet est fantaisiste.
Le séjour carcéral des membres du Mfdc en Gambie pourrait se prolonger. Hier, huit des vingt et un membres du Mfdc arrêtés dans ce pays ont été inculpés pour tentative de coup d’Etat. Pour Alioune Tine, secrétaire exécutif de la Raddho, cette accusation est loin d’être convaincante. Ce dernier est d’avis que les membres du Mfdc incriminés sont des innocents. «Cette accusation me semble fantaisiste. Elle ne résiste pas à l’analyse, parce que je connais très bien certains détenus», fait remarquer Aliou Tine, joint hier par la radio Première Fm. Poussant son argumentaire, le leader de la Raddho soutient : «Je les connais très bien, surtout Abdoulaye Diédhiou. Les gens du Front nord étaient très proches de Yahya Jammeh, à l’époque, du temps même de Sidy Badji et même après, pour quelqu’un comme Kamougué Diatta, c’était leur lieu de repli (Ndlr : la Gambie).»
Le dernier acte posé par les autorités de Banjul au sujet de ce dossier des leader de la rébellion casamançaise pousse le secrétaire exécutif de la Raddho à s’interroger. «Donc, aujourd’hui, la grande question qu’on se pose, c’est qu’il y a des soupçons qui font qu’ils seraient mêlés à cette tentative de coup d’Etat», souligne M. Tine. Ce dernier ne veut pas pour autant afficher le pessimisme quant au sort des camarades de Jean-Marie François Biagui. «Mais, il me semble de mon point de vue -et cette interprétation peut être erronée- je trouve qu’après l’envoi des émissaires par le président de la République tout de suite après, il y a une procédure qui est déclenchée. Il me semble que c’est une procédure qui pourrait aboutir à la libération de ces membres du Mfdc», indique encore Aliou Tine.
Les membres du Mfdc incarcérés en Gambie sont maintenus dans les liens de la détention depuis plusieurs mois. Parmi les premiers d’entre eux à être emprisonnés figure Ismaïla Magne Diémé, qui s’y serait rendu pour soigner son asthme. Il s’en est suivi l’arrestation de Abdoulaye Diédhiou, chef de l’aile politique du Front nord et héritier de feu Sidy Badji, ancien chef d’état-major du maquis du Mfdc, qui avait fait le déplacement de Banjul aux fins de convaincre les autorités de la Gambie de libérer ses camarades du maquis.
Depuis, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts et les responsables du Mfdc continuent de croupir en prison. Aujourd’hui, les huit d’entre eux qui sont accusés de coup d’Etat, sont soupçonnés d’avoir participé au putsch organisé par le colonel gambien Ndur Cham. Pour faciliter la libération des rebelles du Mfdc, le Président Wade avait dépêché, il y a quelques jours, une délégation conduite par le ministre d’Etat Serigne Diop. Celle-ci avait obtenu des autorités de Banjul l’engagement d’examiner le dossier des maquisards incarcérés. Avant que ne survienne... leur inculpation pour coup d’Etat, hier.
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