Ahmed Tidiane Souaré, Loucény Nabé et Ousmane Sylla sont détenus au camp PM3. Ces trois responsables ont tous dirigé le ministère des Mines à une époque récente et il leur est reproché la même chose, c’est-à-dire des détournements au sein du fonds minier. Ce fonds est une cagnotte alimentée par une série de redevances que paient les compagnies minières comme par exemple la Compagnie guinéenne des bauxites (CGB), pour la location des infrastructures. Ce fonds est censé servir à la recherche minière et à la promotion du secteur des mines. Mais, apparemment, la commission chargée des audits reproche à ces ministres d’y avoir puisé sans contrôle, notamment pour équiper le ministère en voitures, en ordinateurs et en bureaux et ce en dehors des règles d’appel d’offres et à l’insu du contrôle d’Etat.
Manque de rigueur
Ainsi on reproche à Akhmed Tidiane Souaré qui a été ministre des Mines de 2005 à 2006 un détournement de l’ordre de 12 milliards et demi de francs guinéens, soit 2 millions d’euros environ. Il y a quelques semaines, l’ancien ministre s’en était expliqué à la télévision, reconnaissant un manque de rigueur dans le contrôle et l’utilisation des fonds mais niant avoir détourné l’argent à son profit.
Il faut préciser que la junte au pouvoir, depuis décembre dernier, a mis en place une commission chargée d’auditer le secteur public. Pour l’instant, les auditeurs ont mis sur la table le dossier sensible du secteur minier, le secteur le plus rentable de l’économie. Mais à Conakry chacun s’attend à un grand coup de balai dans l’ensemble de l’administration publique ; les dernières années du régime Conté ayant été marquées par une corruption généralisée.
Depuis le putsch du 23 décembre 2008 la junte militaire guinéenne a fait procéder à de nombreuses arrestations de personnalités : des militaires proches de Lansana Conté, des hauts responsables de la police et même le fils aîné du président défunt qui a été accusé de trafic de drogue.
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