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Haut-Karabakh : Emmanuel Macron dénonce l'envoi de "jihadistes" syriens et dénonce "une ligne rouge"

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L'impact de tirs près d'une maison endommagée par un bombardement lors des combats dans la région séparatiste du Haut-Karabakh, dans la ville d'Agdam, le 1er octobre 2020
"Une ligne rouge est franchie" dans le Haut-Karabakh, a déclaré dans la nuit de jeudi à vendredi Emmanuel Macron. Le président français a dénoncé l'envoi de jihadistes syriens vers la région séparatiste, où des affrontements violents continuent de faire des morts. L'Arménie se dit prête à discuter avec l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe pour rétablir un cessez-le-feu.
Les appels au cessez-le-feu dans le Haut-Karabakh n'ont pas encore donné de résultats. Arméniens et Azerbaïdjanais ont même "intensifié" leurs combats, jeudi 1er octobre, dans cette région séparatiste. L'Arménie est, cependant, prête à discuter avec l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe pour rétablir un cessez-le-feu, a annoncé vendredi 2 octobre le ministère arménien des Affaires étrangères.

Des combattants "jihadistes" auraient été déployés dans le Haut-Karabakh, a déclaré Emmanuel Macron dans la nuit de jeudi à vendredi, laissant craindre une nouvelle escalade du conflit.

"Selon nos propres renseignements, 300 combattants ont quitté la Syrie pour rejoindre Bakou en passant par Gaziantep (en Turquie). Ils sont connus, tracés, identifiés, ils viennent de groupes jihadistes qui opèrent dans la région d'Alep", a déclaré le président français lors d'un sommet de l'Union européenne à Bruxelles.

Il avait plus tôt dénoncé le déploiement de "combattants syriens de groupes jihadistes" ayant transité par la Turquie, plus fidèle alliée de l'Azerbaïdjan, pour rejoindre ce territoire sécessionniste soutenu par Erevan.

"Une ligne rouge est franchie"

La Russie avait fait état d'informations similaires la veille à celles d'Emmanuel Macron, dont le pays fait partie avec la Russie et les États-Unis du "groupe de Minsk" chargé d'une médiation dans ce conflit. Les trois présidents des pays de ce groupe ont d'ailleurs demandé dans un communiqué commun "la cessation immédiate des hostilités".

"D'autres contingents se préparent, à peu près de la même taille (...) Une ligne rouge est franchie (...) c'est inacceptable", a martelé le président français. "J'appellerai le président (Recep Tayyip) Erdogan dans les tout prochains jours parce qu'en tant que coprésident du groupe de Minsk je considère que c'est la responsabilité de la France de demander des explications", a dit Emmanuel Macron, en interpellant l'Otan, dont la Turquie fait partie.

La Turquie a également été dénoncée par le Premier ministre arménien, qui a dit détenir "des preuves" de l'implication militaire turque dans le conflit. "Ankara a fourni à Bakou des véhicules militaires, des armes, ainsi que des conseillers militaires. Nous savons que la Turquie a formé et transporté des milliers de mercenaires et de terroristes depuis les zones occupées par les Turcs dans le nord de la Syrie", a déclaré Nikol Pachinian dans un entretien au quotidien français Le Figaro publié vendredi, ajoutant que la Turquie s'aventurait "sur un chemin génocidaire".

Des reporters du journal Le Monde ont été blessés

Au sixième jour des affrontements sur le terrain vendredi, les combats sont "entrés dans le dur" a indiqué Regis Gente, envoyé spécial de RFI. "Les forces arméniennes et du Haut-Karabakh sont plutôt sur la défensive face à une armée de l'air azerbaïdjanaise puissante, armée de drones", précise-t-il.

Les bilans semblent assez lourds.Aucun camp ne semble avoir un avantage décisif, Bakou et Erevan indiquant que les affrontements se poursuivent.

Sur place dans le Haut-Karabakh, la petite ville de Martouni, située à environ 25 kilomètres du front en territoire séparatiste, a été touchée jeudi par des tirs de roquettes d'une violence encore jamais vue depuis la reprise du conflit. Quatre civils ont été tués par ces tirs, selon les séparatistes, et 11 personnes blessées, dont au moins deux journalistes français du quotidien Le Monde et deux autres arméniens.

Haut-Karabakh : "On entre dans le dur du conflit"


Les journalistes, dont une équipe de l'AFP qui n'a pas été blessée, accompagnaient les autorités locales pour interviewer la population et constater les dégâts quand la ville a été bombardée.

Depuis la reprise des hostilités, seuls des bilans partiels sont communiqués faisant état au total de plus de 130 morts. L'Arménie a annoncé que 104 soldats et 13 civils ont été tués. Bakou se refuse de son côté à communiquer des bilans militaires mais a annoncé la mort de 19 civils. Les séparatistes ont annoncé vendredi la mort de 54 soldats supplémentaires, portant leurs pertes à 158 morts, selon l'agence de presse russe Interfax.

Depuis dimanche, l'Arménie affirme que 1 280 soldats azerbaïdjanais ont été tués et 2 700 blessés. Le ministère de la Défense azerbaïdjanais a, lui, affirmé que 1 900 militaires arméniens étaient morts.


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