La cheffe de l'exécutif hongkongais Carrie Lam a prévenu, mardi, que le "chaos" ne pouvait plus avoir lieu à Hong Kong, faisant référence au mouvement de contestation qui a secoué le territoire ces derniers mois.
"Hong Kong ne peut pas se permettre un tel chaos." Un an après la vague de manifestations pro-démocratie, la dirigeante de l’exécutif de l'île semi-autonome, Carrie Lam, a déclaré, mardi 9 juin, que tous les Hongkongais avaient besoin de prouver qu'ils étaient "des citoyens raisonnables et sensés de la République populaire de Chine". Et ce, s'ils voulaient le maintien de leurs libertés et de leur autonomie, a averti Carrie Lam.
Carrie Lam s'est exprimée lors de son point presse hebdomadaire, qui coïncidait avec la date anniversaire d'une manifestation géante contre un projet de loi d'extradition. Celui-ci devait permettre de faciliter le transfert de suspects en Chine pour qu'ils y soient jugés.
"Un logiciel anti-virus à Hong Kong"
Cette manifestation est considérée comme le point de départ d'une contestation anti-gouvernementale, qui s'est ranimée ces dernières semaines, alors que Pékin renforce son emprise sur la ville.
Le gouvernement chinois a en effet voté un projet de loi, en mai, visant à interdire le séparatisme, la subversion, la préparation ou la commission d'activités terroristes ainsi que les activités de forces étrangères constituant une ingérence dans les affaires.
"Une fois en vigueur, cette loi sera comme si l'on avait installé un logiciel anti-virus à Hong Kong, avec le principe 'un pays, deux systèmes' fonctionnant de manière plus sûre, plus fluide et plus durable", s'est défendu, lundi, Zhang Xiaoming, directeur adjoint du Bureau des affaires de Hong Kong et Macao.
De nouveaux appels à la protestation
Les opposants à cette loi, actuellement en cours d'élaboration à Pékin, redoutent qu'elle n'ouvre la voie à une érosion sans précédent des libertés dans cette métropole financière.
Après une accalmie durant la pandémie de coronavirus, les contestataires sont retournés dans les rues ces dernières semaines et de nouveaux rassemblements sont attendus.
Les forums de messageries utilisées par le mouvement de contestation appellent les habitants à se mobiliser, mardi soir, pour marquer ce premier anniversaire. En parallèle, des groupes d'étudiants et des syndicats ont fait part de leur intention de sonder leurs adhérents sur un éventuel mouvement de grève dans les jours prochains. Mais le mouvement syndical demeure cependant faible dans cette métropole de près de 7,5 millions d'habitants.
L'an dernier, quelque 9 000 personnes ont été arrêtées à Hong Kong pour avoir pris part aux manifestations et plus de 1 700 d'entre-eux ont déjà été inculpés.
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