Une fois la guerre contre l‘Etat islamique gagnée en Syrie, il faudra parler au président Bachar al Assad afin de construire une solution politique dans ce pays ravagé par plus de six ans de conflit, a déclaré Emmanuel Macron dans un interview diffusée dimanche sur France 2. “On vient de gagner la guerre en Irak avec la coalition (...) et je pense que d‘ici mi, fin février nous aurons gagné la guerre en Syrie” contre l‘organisation djihadiste, a dit le chef de l‘Etat français, dans cette interview accordée en début de semaine, à l‘Elysée.
“Bachar al Assad sera là”, a-t-il poursuivi. “Il sera là aussi parce qu‘il est protégé par ceux qui sur le terrain ont aussi gagné la guerre que ce soit l‘Iran ou la Russie. Nous ne pouvons pas dire ‘on ne veut pas parler avec lui ou ses représentants’.” Emmanuel Macron avait suscité début juillet l‘inquiétude de l‘opposition syrienne en déclarant ne pas voir de “successeur légitime” à Bachar al Assad et en ne faisant plus du départ du président du pouvoir “un préalable à tout”.
Il avait par la suite assuré l‘opposition syrienne que la France, soutien de la première heure, accompagnerait les “aspirations légitimes” du peuple syrien, sans donner plus de précisions. “Le projet de la France en Syrie, qu‘est-ce que c‘est? C‘est de gagner la paix, déminer le pays, le démilitariser et de construire une solution politique qui permettra une paix durable où toutes les minorités seront protégées”, a-t-il souligné sur France 2. “C‘est ça que nous devons faire dans les prochains mois, il faut parler à tout le monde, il faudra parler avec Bachar al Assad et ses représentants.”
Ce dernier devra dans tous les cas “répondre de ses crimes devant son peuple, devant la justice internationale”, a précisé Emmanuel Macron. “TOUTES LES OPPOSITIONS” Dans le processus que la France souhaite voir émerger en début d‘année prochaine, outre les représentants de Bachar al Assad, “je souhaite aussi et surtout qu‘il y ait des représentants de toutes les oppositions y compris ceux qui ont quitté la Syrie pour leur sécurité ou à cause de Bachar et pas de Daech”, a-t-il poursuivi.
“Ils doivent pouvoir être représentés et le jour où nous mettons en place un processus démocratique, ils doivent pouvoir voter.” Depuis le début du conflit syrien en mars 2011 - conflit qui a fait plus de 300.000 morts et des millions de déplacés - aucune discussion entre l‘opposition et les représentants de Bachar al Assad n‘a permis de trouver une solution à la crise. La huitième série de pourparlers s‘est achevée jeudi dernier à Genève sur un constat d’échec. L‘Onu et la France ont renvoyé la responsabilité de cette “occasion ratée” au régime de Damas, accusé de torpiller les efforts de paix.
Marine Pennetier, édité par Jean-Stéphane Brosse
1 Commentaires
Boukou
En Décembre, 2017 (17:12 PM)Ce n'est pas toi ni ton père qui doit donner des leçons à Assad.
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