Incendie de la tour Grenfell à Londres: le bilan s'alourdit à 58 morts

Le bilan gonfle et la colère gronde. Depuis hier, par la communication de la police londonienne, le nombre de victimes de cet incendie ayant touché la tour Grenfell est fixé à 58. Près de 600 personnes habitaient dans cet immeuble de 120 appartements. Selon les médias britanniques, 70 autres personnes manqueraient à l'appel. Dans les rangs de la population, l'incompréhension règne. Comment une telle tour a-t-elle pu partir en fumée en quelques heures et emporter avec elles toutes ces vies ? Avec cette question, c'est la colère de nombreux citoyens qui grandit.

Des victimes reçues par Theresa May

D'autant qu'à plusieurs reprises ces dernières années, les résidents ont soulevé la question de la sécurité en cas d'incendie, la tour de 24 étages étant dotée d'une seule cage d'escalier et d'une seule entrée. De plus, il semblerait que la pose d'un nouveau revêtement à bas coût censé mieux isoler l'immeuble aurait pu favoriser la propagation rapide des flammes et que les alarmes incendies n'aient pas fonctionné la nuit du drame… Une pétition et un rapport ignoré sur la sécurité de l'immeuble faisaient d'ailleurs déjà état en 2015 de certains manquements.

La Première ministre britannique Theresa May, très critiquée par les médias pour son attitude jugée comme distante vis-à-vis de la population, a senti le danger de cette colère qui enfle. Elle a d'ailleurs annoncé l'ouverture d'une enquête publique sur les causes de l'incendie. Elle a également reçu hier au 10 Downing Street, de nombreuses victimes de l'incendie. S'alignant ainsi dans les pas de la reine Elizabeth II qui s'était rendue au chevet de certaines victimes vendredi.

Le ministre Ferrand propose l'aide de la France et demande une évaluation

Hier, la souveraine a d'ailleurs pris la plume pour s'adresser à ses sujets à l'occasion de la célébration de son 91e anniversaire pour les inviter à s'unir. «Cette journée est traditionnellement un jour de fête», a déclaré la souveraine. «Mais cette année, il est difficile de ne pas ressentir la très sombre humeur nationale», a-t-elle ajouté en invitant les Britanniques à puiser dans leurs ressources, dans leur histoire, pour répondre à la «succession de terribles tragédies» des derniers mois : trois attentats sanglants et l'incendie de la tour Grenfell à Londres.

Par ailleurs, hier en fin de journée, Le ministre de la Cohésion des Territoires, Richard Ferrand, a proposé samedi l'aide de la France pour participer à «l'expertise de l'identification des causes de l'incendie et des facteurs de propagation» de la Grenfell Tower. Il a également «demandé au Centre scientifique et technique du bâtiment de procéder à une évaluation rapide de la réglementation + sécurité incendie + en France», selon un communiqué.

Un rapport lui sera remis d'ici dix jours, permettant d'analyser «la pertinence des dispositions de prévention, de détection et d'évacuation» existant en France.

Les derniers mots d'un couple disparu

Les derniers instants de Marco Gottardi et Gloria Trevisan, 27 ans, bouleversent l'Italie. Dans leur appartement de la Grenfell Tower lorsqu'elle prend feu, ils contactent leur famille par téléphone. D'abord rassurants, les appels deviennent de plus en plus alarmants. Vers 4 heures du matin, Gloria prévient sa mère que la fumée commence à entrer. «Maman, je me rends compte que je suis en train de mourir. Merci pour tout ce que tu as fait pour moi. Je m'en vais au ciel, je vous aiderai de là-haut.» Sur les réseaux sociaux, ils ont été des milliers à leur rendre hommage ce week-end.