Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a annoncé mercredi l'interdiction de toute manifestation susceptible de troubler l'ordre public à Calais, où le mouvement islamophobe Pediga voulait défiler ce week-end.
Cette mesure vise également à éviter tout affrontement entre les soutiens des migrants installés dans la "jungle" et une partie de la population.
Bernard Cazeneuve a fait cette annonce après avoir reçu la maire Les Républicains de Calais, Natacha Bouchart, et le président LR du Conseil régional de Nord-Pas-de-Calais-Picardie, Xavier Bertrand, ainsi que le député socialiste du Pas-de-Calais Yann Capet.
Cet entretien, en présence du nouveau ministre de la Justice, Jean-Jacques Urvoas, avait été décidé au lendemain de la manifestation de soutien aux migrants du 23 janvier, qui avait vu un nombre important de migrants envahir le port. Un homme avait menacé des manifestants avec un fusil.
Le gouvernement a décidé "de procéder à l'interdiction de toutes les manifestations, quels que soient leurs organisateurs, qui sont susceptibles d'occasionner des troubles à l'ordre public, de telle sorte à éviter dans cette ville des affrontements qui n'ont pas lieu d'être", a dit Bernard Cazeneuve à la presse.
Xavier Bertrand avait auparavant déclaré sur France Info qu’il fallait "mettre hors d’état de nuire les agitateurs, les provocateurs que sont les 'No Borders', qui parfois viennent dire à certains migrants d’attaquer les CRS."
Réclamant une réponse judiciaire beaucoup plus forte, il a estimé que les provocateurs "qui ne peuvent pas bénéficier du droit d’asile doivent être reconduits à la frontière".
Le gouvernement considère que la situation s'améliore à Calais, où il n'y aurait plus que 3.000 migrants espérant pouvoir passer en Grande-Bretagne contre près de 6.000 il y a quelques mois.
Plus de 2.300 personnes ont été réorientées vers des centres d'accueil à travers la France et 1.600 faux réfugiés ont été expulsés, dit-on au ministère de l'Intérieur.
"On ne passe plus à Calais comme à Dunkerque et on essaie de convaincre les gens de reconsidérer leur projet migratoire en expliquant qu'ils ne pourront plus passer", explique-t-on. "On est sur une démarche qui marche".
(Gérard Bon, édité par Yves Clarisse)
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