Le mouvement antigouvernemental est d’une ampleur sans équivalent depuis la chute de Saddam Hussein en 2003. Il aurait déjà fait plus de 300 morts depuis le début du mois d’octobre.
Les forces de sécurité irakiennes ont ouvert le feu, samedi 23 novembre, sur des manifestants rassemblés à Bagdad et dans plusieurs localités du sud du pays, faisant au moins neuf morts et des dizaines de blessés. Les incidents se sont produits dans la capitale, où deux personnes ont été tuées, à Nasiriyya, où quatre victimes ont été recensées, et dans la zone autour du port d’Oumm Kasr, où les heurts ont fait trois morts.
À Nasiriyya, les forces de sécurité ont tiré à balles réelles et fait usage de gaz lacrymogène pour disperser des manifestants qui s’étaient rassemblés sur trois ponts de la ville. Le mouvement a pris une ampleur sans équivalent depuis la chute de Saddam Hussein en 2003.
Au moins 339 personnes ont été tuées depuis le début de la contestation en octobre, selon un bilan dressé par l’agence Reuters. Selon le ministère irakien de la Santé, cité dimanche par l’agence de presse d’État sans préciser la période considérée, il y aurait eu 111 personnes tuées, manifestants et membres des forces de l’ordre confondus.
Soutien de l’ayatollah Ali Sistani
La colère des manifestants est dirigée contre les élites irakiennes accusées de s’enrichir aux dépens du reste de la population et de servir les intérêts de puissances étrangères, l’Iran particulièrement, tandis que le pays est frappé par une pauvreté endémique et un chômage de masse.
Dans son sermon du vendredi, l’ayatollah Ali Sistani, primat de l’islam chiite, a appelé les responsables politiques à accélérer la réforme du code électoral pour sortir de la crise. Il a également réaffirmé que les manifestants exprimaient des revendications légitimes et n’avaient pas à être violemment réprimés.
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