Un sommet rassemblera l'an prochain à Bruxelles les chefs d'État et de gouvernement des trente pays de l'Otan - dont le futur président américain Joe Biden -, notamment pour décider de la suite de l'adaptation de l'Alliance atlantique aux nouvelles menaces et aux défis du 21e siècle, a indiqué lundi le secrétaire général de l'organisation, Jens Stoltenberg.
"J'ai invité le président américain élu Joe Biden à venir à un sommet de l'Otan ici à Bruxelles au début de l'année prochaine", a-t-il affirmé lors d'une conférence de presse en ligne à la veille d'une réunion des ministres des Affaires étrangères alliés étalée sur deux jours.
M. Stoltenberg a précisé que la "date spécifique" de ce sommet n'avait pas encore été décidée.
"C'est le meilleur moyen pour tous les alliés de se rencontrer, de s'asseoir (autour d'une table)", a expliqué le secrétaire général. Il a précisé qu'il présenterait aux dirigeants alliés ses propositions sur "comment continuer à renforcer, comment continuer à adapter l'Otan en tant qu'Alliance agile et forte" - un paquet de mesures qu'il a pris l'habitude de qualifier de "NATO 2030".
Une révision du “concept stratégique”
M. Stoltenberg plaide depuis plusieurs mois - et il l'a rappelé lundi - en faveur d'une révision du "concept stratégique" - une sorte de mode d'emploi régulièrement réactualisé du traité fondateur de l'Alliance, qui date de 1949 -, un exercice diplomatique toujours très lourd. "Le temps est venu de réviser le concept stratégique de l'Otan parce que l'environnement de sécurité auquel nous sommes confrontés a changé fondamentalement" depuis l'adoption du concept stratégique actuel, en 2010, a souligné le secrétaire général.
Ce concept stratégique avait été adopté lors d'un sommet des chefs d'État et de gouvernement de 28 pays alliés - ils sont actuellement trente - pour rappeler les trois tâches fondamentales de l'Alliance: la défense collective (l'engagement de se défendre mutuellement contre une attaque, "y compris contre les menaces nouvelles qui pèsent sur la sécurité de nos citoyens"), la gestion des crises (au nom de laquelle l'Alliance est intervenue au Kosovo, en Afghanistan et en Libye) et la sécurité coopérative grâce à un réseau de partenariats à géométries variables dans le monde.
Un consensus
La révision du concept stratégique - une demi-douzaine d'entre elles ont eu lieu depuis 1950 - est toujours en exercice diplomatiquement très lourd, car il exige un consensus entre tous les États-membres. L'exercice devrait être lancé lors du sommet de 2021 à Bruxelles.
M. Stoltenberg a une nouvelle fois épinglé lundi le renforcement militaire de la Russie, notamment nucléaires, et l'émergence de la Chine comme acteur mondial et qui “investit massivement dans de nouveaux armements". L'invitation adressée par le secrétaire général de l'Otan est liée à celle émanant du président du Conseil européen, Charles Michel, pour la tenue d'un sommet entre les 27 dirigeants de l'Union européenne et les États-Unis après l'entrée en fonction de M. Biden comme 46e président américain, le 20 janvier prochain.
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