Le député américain John Lewis, pionnier du mouvement des droits civiques et membre de la Chambre des représentants américaine, est décédé vendredi à l'âge de 80 ans.
Il était un emblématique militant de la non-violence et des droits civiques aux États-Unis. John Lewis, ancien compagnon de route de Martin Luther King, est mort à l'âge de 80 ans, a annoncé le 17 juillet la Chambre des représentants dont il faisait partie.
"Aujourd'hui, l'Amérique déplore la disparition de l'un des plus grands héros de l'histoire américaine", a écrit la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, dans un communiqué. "John Lewis était un titan du mouvement des droits civiques dont la bonté, la foi et la bravoure ont transformé notre nation. Chaque jour de sa vie a été consacrée à la liberté et la justice pour tous", a-t-elle ajouté sur Twitter.
.@RepJohnLewis was a titan of the civil rights movement whose goodness, faith and bravery transformed our nation. Every day of his life was dedicated to bringing freedom and justice to all. pic.twitter.com/xMbfAUhLUv
— Nancy Pelosi (@SpeakerPelosi) July 18, 2020
Aux avant-postes de la marche de Selma
John Lewis, qui souffrait d'un cancer du pancréas, était membre de la Chambre des représentants des États-Unis sous la bannière du Parti démocrate depuis la fin des années 1980. Un engagement politique qui a commencé dans ses plus jeunes années.
Fils de métayers, cet Afro-Américain était à 21 ans un des plus jeunes Freedom Riders (voyageurs de la liberté) qui ont combattu la ségrégation dans le système de transport américain au début des années 1960. Ce combat a failli lui coûter la vie.
Le 7 mars 1965, il était aux avant-postes de la première marche pacifique en faveur du droit de vote des Noirs à Selma, bastion de la ségrégation en Alabama, dans le sud des États-Unis. Victime de la violente charge des forces de l'ordre sur le pont Edmund Pettus ce jour-là, le jeune responsable du Student Nonviolent Coordinating Committee fut blessé à la tête.
John Lewis avait déjà fait quelques séjours en prison après avoir organisé des "sit in" devant des restaurants interdits aux Noirs et des actions dans les bus pour exiger la fin de la ségrégation.
Barack Obama : "John Lewis était l'un de mes héros"
"John Lewis est l'un des mes héros", avait lancé le président américain, Barack Obama, lors de son discours à Selma, le 7 mars 2015, pour commémorer le cinquantenaire de la marche. Les deux hommes avaient ensuite traversé le pont main dans la main.
“Barack Obama is what comes at the end of that bridge in Selma.” - Rep. John Lewis, 2008 pic.twitter.com/gZ3gB57MLq
— Alex Harris (@AlexHarrisJDMBA) July 18, 2020
Lors de l'élection du premier président noir des États-Unis en 2008, John Lewis avait commenté : "Si vous me demandez si cette élection est la réalisation du rêve de Martin Luther King, je vous dirai non. Il s'agit seulement d'un acompte. Cinquante ans plus tard, il y a trop de gens qui sont laissés sur le bord du chemin. "
Il est resté toute sa vie partisan de la non-violence. Début juin, malgré la maladie, il était venu à Washington pour participer à la mobilisation du mouvement "Black Lives Matter" contre les discriminations raciales. Resté proche de Barack Obama qu'il avait soutenu en 2008, il était un farouche opposant à Donald Trump qu'il comparait à George Wallace, le gouverneur ségrégationniste de l'Alabama.
Dans un tweet, Barack Obama lui rend un dernier hommage. "Peu d'entre nous vivent pour voir leur propre héritage se dérouler d'une manière aussi significative et remarquable. Ce fut le cas de John Lewis".
Not many of us get to live to see our own legacy play out in such a meaningful, remarkable way. John Lewis did:https://t.co/KbVfYt5CeQ
— Barack Obama (@BarackObama) July 18, 2020
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