Paris Match consacre cette semaine sa une à l'Afghanistan et au triste sort réservé aux femmes avec le retour au pouvoir des talibans. Des récits et des témoignages à retrouver dans un numéro exceptionnel.
Ancienne diplomate, Che?ke?ba Hachemi a fonde? l’association Afghanistan libre qui promeut l’e?ducation des filles et les droits des femmes. Son témoignage fort et émouvant que vous pouvez retrouver en intégralité dans le nouveau numéro de Paris Match à paraitre jeudi vaut toutes les déclarations des politiques occidentaux qui espèrent des «nouveaux talibans», à l'instar du ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, qu'ils respectent «les Droits des femmes».
«A? Paghman, le jeudi 12 aou?t, dans la cour d’une e?cole, devant les e?le?ves rassemble?es, le directeur adjoint de l’e?tablissement a e?te? exe?cute? sans aucune forme de proce?s par les nouveaux mai?tres du pays. Dans les autres provinces aussi, ils ont re?clame? la liste des e?le?ves, les programmes, et demande? si l’e?cole de?pendait de "la me?cre?ante de France" – c’est donc ainsi qu’ils me de?signent. Puis, m’a-t-on raconte?, ils se sont syste?matiquement empare?s des petites filles de plus de 10 ans, re?clamant de surcroi?t qu’on leur livre les veuves», nous explique-t-elle. Tous vivent déjà dans la peur que les talibans exercent «sur eux leur vengeance parce qu’ils ont fre?quente? les e?coles que nous avons cre?e?es, ou parce qu’ils y ont travaille?.» Car, aussi fragile était-elle, la situation avait changé pour «plus de 300 000 filles des provinces recule?es ont eu acce?s a? l’e?ducation». «Nos bachelie?res ont eu des bourses; elles sont devenues sages-femmes, inge?nieures, infirmie?res, journalistes et me?me, re?cemment, expertes en codage nume?rique. La plupart sont retourne?es vivre dans leurs re?gions d’origine, fie?res de ce savoir qui, a? pre?sent, menace leur existence.»
Elle ne supporte pas «le discours inacceptable qui consiste a? nous faire avaler une pilule ame?re en pre?tendant que les talibans d’aujourd’hui ne sont pas ceux d’il y a vingt ans. Un taliban a? visage humain, c?a n’existe pas. Ce sont des monstres, rien d’autre, auxquels la communaute? internationale s’appre?te a? livrer un pays tout entier». Et de nous questionner à la fin de son témoignage: «Ces petites filles qu’on vient de condamner a? e?tre prive?es d’e?ducation, aux mariages force?s, a? devenir des mortes vivantes, des esclaves expose?es a? toutes sortes de maltraitances, je les aurai toute ma vie sur la conscience. Pas vous ?»
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Hé!
En Août, 2021 (00:29 AM)Participer à la Discussion