ADDIS ABEBA, (Xinhua) -- Une journée entière sera consacrée, lors du prochain sommet de l'Union africaine (UA) du 1er et 3 février à Addis Abéba, à la discussion du gouvernement d'union de l'Afrique, un sujet qui a fait l'objet de plus d'un demi-siècle de débat.
Pour la première fois, la Commission de l'UA s'est vue demander de faire une proposition sur le gouvernement d'union, qui sera soumise à la discussion lors de la 12e Assemblée des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA, a fait savoir le président de la commission Jean Ping, lors d'une réunion préparatoire au sommet.
A la veille de l'ouverture du sommet, les appels à la formation d'un gouvernement fédéral, une étape au projet ambitieux sur la création des "Etats unis d'Afrique", se font particulièrement entendre.
Le Forum des rois, sultans, princes, cheikhs et chefs coutumiers africains, dont une délégation devrait se rendre au sommet, a appelé lors de sa dernière réunion à Kinshasa à la constitution d'un gouvernement fédéral africain.
Les représentants réclament également l'institution d'une monnaie et d'une banque centrale uniques, d'un passeport africain ainsi que la liberté de mouvement de personnes et de capitaux, de travail, de séjours et d'appropriation.
A Tripoli, où s'est organisé récemment un atelier consacré au thème "Gouvernement fédéral africain : réalités et perspectives" , les représentants ont plaidé pour que le prochain sommet de l'UA soit celui de la proclamation du gouvernement fédéral africain.
Ils ont justifié la formation du gouvernement fédéral par le fait que le système international est fondé sur les blocs et espaces géants, nécessitant ainsi la constitution d'une entité similaire incarnée par un gouvernement fédéral africain.
Pour sa part, le secrétaire du Forum des organisations arabes et africaines, Rifaat Al-Madani, a déclaré que le temps est venu pour que le continent proclame son gouvernement doté d'une seule politique extérieure, d'une seule économie, d'une gestion financière unique et d'une monnaie unique afin de pouvoir rivaliser avec les grands blocs qui l'entourent.
Malgré toutes ces mobilisations, le processus ne semble toutefois avancer que sur les paroles, sans aboutir à des résultats tangibles.
"Les choses se trouvent sur la bonne voie, mais ont avancé lentement", a déclaré M. Ping. L'amition d'un gouvernement d'union panafricain s'achoppe sur une série de sujets contentieux, qui portent notamment sur la feuille de route, la nature du gouvernement, la souveraineté et la mobilisation des communautés économiques régionales, a indiqué M. Ping.
Au sein de l'UA, le sujet sur le gouvernement d'union a été depuis longtemps une pomme de discorde. La plupart des Etats membres, avec en tête la Libye, principal Etat initiateur du concept, et le Sénégal, ont plaidé pour la création du gouvernement d'union africaine. Dans l'autre camp, des pays de l'Afrique australe, dont l'Afrique du Sud et des Etats membres de la SADC, prônent une intégration par étapes et un renforcement des communautés sous-régionales, jugeant qu'il est trop tôt et qu'il y a trop de disparités entre les Etats membres pour y réussir.
Selon des observateurs, un compromis entre les deux parties serait peut-être une alternative, qui se traduit par un renforcement du pouvoir de la Commission de l'UA sur le plan de la coordination entre les Etats membres sur les dossiers majeurs du continent.
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