BORDEAUX (AFP) - Le tribunal administratif de Bordeaux a annulé vendredi l'arrêté de reconduite à la frontière visant Karim Sy, un lycéen sénégalais sans-papiers de 19 ans, interpellé lundi dans le Lot-et-Garonne sur le chemin du lycée, a annoncé son avocat Me Laurent Bruneau.
"Le tribunal s'est fondé sur l'article 8 de la déclaration de la convention européenne des droits de l'Homme qui garantit et protège le droit à la vie privée et familiale", a expliqué l'avocat agenais.
Karim Sy avait été remis en liberté la veille par la cour d'appel d'Agen, saisie par Me Bruneau qui contestait le maintien en rétention administrative du lycéen, hébergé depuis 2002 par sa soeur, de nationalité française.
Scolarisé en classe de terminale au lycée professionnel Antoine Lomet d'Agen, il avait été interpellé lundi matin à un arrêt de bus à Roquefort (Lot-et-Garonne), où sa soeur réside.
Sans papiers, le jeune homme avait été rapidement placé en rétention administrative au commissariat d'Agen tandis que la préfecture prenait dans la foulée un arrêté de reconduite à la frontière. Sa rétention administrative avait été ensuite maintenue par un juge des libertés et de la détention du tribunal de grande instance d'Agen malgré une très forte mobilisation des élèves et professeurs de son lycée.
Vendredi matin, environ 300 lycéens et quelques enseignants manifestaient encore dans les rues d'Agen, tandis qu'une délégation d'élèves faisait de même devant le tribunal administratif de Bordeaux. "La mobilisation a payé et le droit est gagnant", a estimé le porte-parole du Réseau Education sans-frontières (RESF) pour le Lot-et-Garonne, Luc Mamin.
"C'est une belle journée pour Karim mais moins bonne pour les autres", a ajouté le porte-parole de RESF en référence à Driss Azarfan, un autre lycéen de 19 ans, sous le coup d'un arrêté de reconduite à la frontière depuis le 13 décembre. Contrairement à Karim Sy, le tribunal administratif a maintenu cet arrêté.
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