L’Elysée doit surmonter l’”agacement” suscité par le rapport d’enquête du Sénat sur l’affaire Benalla et s’inspirer de ses conclusions pour remédier aux faiblesses des institutions, a jugé jeudi François Bayrou, principal allié d’Emmanuel Macron. “C’est une affaire qui révèle un certain nombre de fragilités dans l’organisation de l’Etat à la française”, a dit l’ex-ministre de la Justice sur BFM TV,
tout en soulignant que ces déficiences ne dataient pas du quinquennat Macron. Après six mois de travaux, la commission des Lois du Sénat a rendu mercredi un rapport accablant pour Alexandre Benalla et l’exécutif, lequel a répliqué en fustigeant, par la voix du porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux, de nombreuses “contre-vérités”.
“Il faut dépasser cet aspect d’agacement”, a estimé François Bayrou. “Ma thèse est qu’il faut s’en servir (du rapport-NDLR), c’est-à-dire qu’au lieu de se sentir agressé ou assiégé, il faut lire attentivement pour voir ce qui doit être corrigé dans la manière dont sont organisées les institutions et leurs pratiques”, a encore dit le président du MoDem.
Selon François Bayrou, l’affaire Alexandre Benalla tire son origine du sentiment de “toute-puissance” de l’Elysée, qui serait “monté à la tête” de cet ex-chargé de mission, soupçonné d’avoir enfreint plusieurs fois les règles de déontologie auxquelles il était normalement tenu. “C’est la raison pour laquelle il faut un équilibre des pouvoirs dans notre pays”, a déclaré le maire de Pau.
François Bayrou a parallèlement rejeté la thèse de l’affaire d’Etat, défendu la probité des trois hauts responsables de l’Elysée mis en cause mercredi par le Sénat, dont le secrétaire général Alexis Kohler, et réfuté l’idée d’une protection occulte dont bénéficierait Alexandre Benalla. “Le Sénat ne doit pas s’arroger ou revendiquer le droit de mettre en cause l’organisation de l’Elysée”, a par ailleurs mis en garde le dirigeant centriste, qui a également raillé la “délectation” avec laquelle les sénateurs auraient pointé du doigt les dysfonctionnements de l’Elysée.
Simon Carraud, édité par Yves Clarisse
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