L'Otan a évoqué jeudi la possibilité d'un retrait total des forces étrangères d'Afghanistan à la fin de l'année en cas de refus de Kaboul de formuler une invitation à maintenir une mission d'entraînement, avec un cadre légal approprié, accroissant ainsi la pression mise sur le président sortant Hamid Karzaï et sur son futur successeur.
"Nous avons eu à demander à nos autorités militaires de planifier des alternatives" (à la mission d'"entraînement, de conseil et d'assistance" aux forces de sécurité afghanes envisagée par l'Otan en Afghanistan à partir de début 2015), a indiqué le secrétaire général de l'Alliance atlantique, Anders Fogh Rasmussen, à l'issue d'une réunion de deux jours des ministres de la Défense alliés à Bruxelles.
Invitation
"Nous sommes prêts" (à lancer cette mission) mais à l'évidence nous avons besoin d'une invitation", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse. Depuis des mois, M. Karzaï refuse de signer l'accord bilatéral de sécurité (BSA) encadrant une présence américaine dans son pays après la fin de la mission de l'Otan prévue en décembre. Il veut laisser ce soin à son successeur qui doit être élu lors de la présidentielle dont les deux tours sont prévus en avril et en mai prochains.
Accord BSAA
l'Otan, la signature de l'accord BSA est considérée comme un préalable à la conclusion d'un accord séparé sur le stationnement des forces (en anglais "Status of Forces Agreement", Sofa) alliées en Afghanistan à partir du 1er janvier 2015. Ce n'est qu'alors que pourra être lancée cette mission de suivi, baptisée "Resolute Support" et destinée à entraîner les forces de sécurité afghanes (ANSF), qui ont encore largement besoin d'une aide internationale face à l'insurrection des talibans. Ses effectifs devraient osciller entre 8.000 et 12.000 hommes, selon les chiffres cités au sein de l'Otan.
"Si le BSA n'est pas signé..."
"Si le BSA n'est pas signé, nous ne pouvons conclure le Sofa et sans le cadre légal nécessaire, il ne pourra y avoir de déploiement" de forces étrangères après décembre prochain, date de la fin de la force internationale d'assistance à la sécurité (Isaf, dirigée depuis 2003 par l'Otan), a expliqué M. Rasmussen. "Ce sont les faits bruts", a-t-il ajouté.
"Ce n'est pas le résultat que nous souhaitons"
"Aujourd'hui, nous avons discuté de la nécessite d'un plan pour toutes lesissues possibles, y compris la possibilité que nous ne soyons pas capables de nous déployer en Afghanistan après 2014, en raison des délais persistants que nous rencontrons. Mais soyons clairs, ce n'est pas le résultat que nous souhaitons", a poursuivi le secrétaire général.
2 Commentaires
Fjk
En Février, 2014 (16:42 PM)Une bataille se gagne sur le terrain mais plus surement auprès de l'opinion publique d'un pays réputé agresseur.
Oui, Ce n’est pas surprenant et malheureusement ça fait parti du jeu. La coalition s’en va, il ne faut pas s’étonner que les talibans en fassent l’écho !
Maintenant, et au-delà de toute polémique que c’est-il passé pendant ces 11 ans de présence de l’OTAN en Afghanistan ? La démocratie est-elle de retour ? Le droit a-t-il fait son retour ?
Ghij
En Février, 2014 (08:51 AM)Participer à la Discussion