Le Nord avait annoncé ce mois-ci qu'il annulait l'armistice signé avec Séoul pour protester contre les exercices militaires conjoints de la Corée du Sud et des Etats-Unis.
Nouvelle surenchère de la Corée du Nord. Pyongyang a annoncé samedi être «en état de guerre» avec la Corée du Sud. «A partir de maintenant, toutes les questions entre les deux Corées seront traitées selon un protocole de temps de guerre», a déclaré la Corée du Nord dans un communiqué. «La situation prévalant de longue date selon laquelle la péninsule coréenne n'est ni en guerre ni en paix est terminée», précise le texte.
Cette menace a été prise «au sérieux» par Washington mais minimisée par Séoul. Techniquement, les deux «frères ennemis» coréens sont toujours en guerre: le conflit qui les a opposées de 1950 à 1953 s'était conclu par un armistice et non par un traité de paix. «Ce n'est pas vraiment une nouvelle menace - seulement un élément dans une série de menaces de provocation», a estimé la Corée du Sud qui pointe qu'aucun mouvement de troupe particulier n'avait été observé près des frontières.
Depuis début mars et l'adoption de nouvelles sanctions par l'ONU à l'égard de Pyongyang après un troisième test nucléaire, la Corée du Nord a musclé ses déclarations guerrières, menaçant régulièrement Séoul et Washington de «frappes stratégiques» et de «guerre totale». Le Nord a notamment annoncé le 5 mars qu'il annulait l'armistice et les autres traités bilatéraux de paix signés avec Séoul pour protester contre les exercices militaires conjoints de la Corée du Sud et des Etats-Unis. Vendredi, Pyongyang a aussi placé certains de ses sites militaires en état d'alerte afin d'être prêts à viser les bases américaines en Corée du Sud et dans le Pacifique.
Des menaces pour pousser Washington à revenir aux négociations
L'annulation du cessez-le-feu ouvre théoriquement la voie à une reprise des hostilités, mais aucun expert ne veut croire au risque d'une nouvelle guerre dans la péninsule coréenne. Le régime de Pyongyang n'ayant pas encore réussi à tester des missiles balistiques intercontinentaux, il n'est pas en mesure de frapper les États-Unis. Les bruits de bottes nord-coréennes viseraient davantage à forcer Washington à revenir à la table des négociations et à exercer des pressions sur le Sud pour obtenir un assouplissement de sa politique. Ce n'est pas non plus la première fois que la Corée du Nord annonce la fin de l'armistice.
La rhétorique belliqueuse du dernier régime stalinien de la planète vise aussi sans doute à resserrer l'unité nationale autour du jeune Kim Jong-un, porté au pouvoir en décembre 2011. La Corée du Nord a toujours testé l'arrivée d'un nouveau leader au Sud - Park Geun-hye vient de s'installer à Séoul - en menaçant de faire voler en éclats la fragile paix entre le Nord et le Sud. Elle a toujours également salué par une brusque montée de tension les manœuvres conjointes qui se déroulent chaque année entre les États-Unis et la Corée du Sud.
Reste qu'il est impossible d'exclure un incident. La péninsule n'est pas à l'abri d'une altercation navale dans les eaux disputées de la mer Jaune, comme ce fut le cas à trois reprises depuis 1999. Si la Corée du Nord n'a pas encore d'engins balistiques, elle a testé avec succès des missiles Scud à courte portée, pouvant atteindre le Sud et le Japon.
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Fous
En Avril, 2013 (12:23 PM)Participer à la Discussion